L'histoire :
Sur son lit de mort, William Wilton se souvient avec une forte amertume d’un épisode tragique de sa jeunesse. Quelques années plus tôt, en 1899, Wilton est journaliste à New York. Il est convié à une réunion secrète dans un club huppé, en compagnie de trois des hommes les plus puissants des Etats Unis. Ceux-ci ont conscience qu’un siècle nouveau et florissant va s’ouvrir à eux et que les traditions « rustiques » du « vieux monde » doivent être abrégées au plus tôt. Concrètement, ils demandent à Wilton, qui a beaucoup bourlingué et écrit sur l’ouest sauvage, s’il a une idée pour nettoyer le Texas de ses nombreux hors-la-loi. Wilton a alors une idée retorse. Il part du postulat que le meilleur moyen de se débarrasser d’un rival est de laisser un autre rival s’en occuper. Or, il sait qu’un groupe de 7 pistoleros d’exception ont pris leur « retraite » ensembles, dans une hacienda isolée à proximité de la petite ville de Sollima. Il propose donc qu’une récompense d’un million de dollars soit offerte à qui les en débarrassera… et en déduit que tout ce que le Texas compte comme tueurs et dégénérés cupides va dès lors se ruer vers leur repaire. Jugé pertinent, le projet est lancé. Wilton et un magnat du pétrole font même le voyage jusque là-bas pour suivre les proportions que leur projet vont prendre. Ils ne vont pas être déçus, car les pistoleros n’ont pas usurpé leur réputation…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Scénariste et grand manitou de la collection « 7 » pour Delcourt, David Chauvel s’auto-édite de nouveau, en compagnie de Sébastien Ayala, pour apporter la dernière pierre d’une deuxième saison enthousiasmante. Petite surprise : cette fois, une mission n’est pas confiée à une bande de 7 spécialistes triés sur le volet… C’est l’inverse qui est proposé : tout ce que l’ouest sauvage compte comme tueurs et dégénérés doivent converger vers 7 champions de la gâchette, pour les éliminer. Assez génial, ce synopsis permet de renouveler favorablement le concept, sans le dénaturer. Cette problématique générale est impeccablement explicitée en priorité ; le traditionnel et nécessaire casting, permettant de cerner les 7 protagonistes et leurs spécialités, vient ensuite et se répartit tout au long de l’album, à l’aide de flashbacks sépias. A partir de ces bases solides, Chauvel et Ayala déroulent ensuite leur affaire, alternant les règlements de compte et les présentations, pour un 62 planches dense, rythmé et équilibré… pour un grand moment de western. Le scénariste en profite même pour faire un hommage au genre, en glissant de nombreux caméos aux grandes figures du 7ème art (Lee van Cleef et Clint Eastwood de la Trilogie du dollar, Les sept mercenaires…). La mise en scène en cinémascope est confiée à l’italien Antonio Sarchione, qui reste donc dans le même registre que son précédent Casse, Gold Rush (déjà sous la houlette de Chauvel-éditeur). Ses encrages réalistes s’affranchissent avec une grande aisance de tous les passages obligés de l’exercice : le duel au soleil, le désert et les canyons, la partie de poker et la bagarre de saloon, la plongée sur l’arrivée du vapeur en gare, les charges héroïques…