L'histoire :
En 2062, Labbé est condamné à être emprisonné sur l’unique et gigantesque prison lunaire, dont nul ne revient jamais. En cette ère future, on ne descend pas en enfer, on y monte, via un ascenseur hydraulique, jusqu’à une station orbitale, d’où une navette vous escorte jusqu’au satellite terrestre. Labbé sait que depuis la grande mutinerie de 2056, l’ONU a perdu tout moyen de surveillance sur les prisonniers. Ces derniers sont livrés à eux-mêmes, répartis en 3 clans rivaux qui se livrent à des luttes barbares pour assurer leur survie. Néanmoins, Labbé ne s’attend pas à être recruté de force, avant même d’être arrivé, par Laroche Galouseau (surnommé LG). Ce célèbre milliardaire mégalomaniaque a commis un meurtre odieux et express (il a tué sa mère) uniquement pour pouvoir y être incarcéré ! Car le monde l’ignore, mais une « découverte fondamentale » pour l’humanité vient d’être faite au fond d’une grotte lunaire. Suite à cela, les prisonniers ont posé un ultimatum à l’ONU : s’ils ne sont pas libérés, ils détruisent la découverte. Et l’ONU, impuissante, va assurément laisser faire… C’est la raison pour laquelle LG a rigoureusement planifié son incarcération, le recrutement de 5 autres prisonniers adaptés pour mener à bien son exploration de la découverte suprême, et un plan d’évasion. Sa puissance financière lui a permis de dissimuler du matériel dans des containers, ainsi qu’un 7e et mystérieux prisonnier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il a décidemment un grain, ce Mathieu Gabella ! Certes, il avait intérêt à sortir de l’ordinaire, en passant le dernier pour répondre au cahier des charges d’un concept désormais bien identifié. Pour rappel, la collection « 7 » de Delcourt propose 7 missions indépendantes, menées à chaque fois par un groupe de 7 protagonistes, dans 7 registres bien distincts. Or, le rebondissement inattendu est un peu la marque de fabrique du scénariste, qui nous surprend une fois encore avec une idée ahurissante à peu près toutes les 2 pages. Que les prisonniers ont-ils découvert dans la grotte lunaire ? Qui est le 7e passager ? Comment vont-ils se sortir de ce bourbier ultime ? La science-fiction sied à merveille au scénariste d’Idole et de la Licorne, qui peut laisser courir son imagination débridée à la vitesse de l’hyper-espace, pour peu qu’on fasse fi de la vraisemblance. Allez, juste pour vous donner l’eau à la bouche sans trop en révéler, vous croiserez sur cette lune-là : des guerres interethniques, des papillons anthropophages, un tirage de loto géant et… une découverte effectivement fabuleuse pour l’humanité. La tournure que prend ce périple carcéral dense, violent et rythmé n’est pas sans rappeler Akira… ou le cinéma de Carpenter et Cronenberg, qui ne sont pas de moindres références en la matière. Le visuel est assuré par Patrick Tendiang à l’aide d’encrages réalistes diversement convaincants (et par Yves Lencot à la couleur). Si on peine en effet à tout comprendre du débarquement lunaire, le dessinateur excelle lors les scènes de combat et pour les décorums high-tech. Glauque, inventif et… complètement barré !