L'histoire :
Depuis tout jeune, Augustin est hanté par la vision d’une forme faite d’ombre, une silhouette aux allures d’être humain, mais quelque peu différente. Une créature voûtée, rapide et furtive. Au fur et à mesure des années, le jeune homme entreprend des recherches pour tenter de comprendre ce qu’il voit. Devenu adulte, il est alors archéologue et commence à dépoussiérer les contours du mystère : il s'agirait d’un homme de Neandertal évoluant dans notre monde ! Obsédé par cette énigme et par les différentes formes qu’a pu prendre la légende de cet homme hors du temps, Augustin se rend en Asie dans l’espoir de mettre la main sur cet objet de fantasme et de questionnement. Personne ne le croit, sauf peut-être un certain Capitaine reclus dans les montagnes que notre personnage sillonne. Partant à la rencontre des populations locales, Augustin, comme beaucoup d’explorateurs avant lui, se fera absorber par cette énigme insolvable.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après sa magnifique adaptation de Tant que nous sommes vivants, Frédéric Bihel nous offre une histoire teintée de mystère et d’archéologie, digne des grands récits de voyage et d’aventure. Suivant la piste des premiers hommes ayant foulé notre sol, A la recherche de l’homme sauvage est également un récit sur l’échange, la passion et les peuples. La quête archéologique d’Augustin peut être comparée à la soif de connaissances sans fin et hypnotique de certains des plus grands explorateurs de notre histoire, comme Percy Fawcett et sa passion maladive pour la cité perdue de Z (dite aussi El Dorado). Quitte à perdre de vue ce qui compte, ou plutôt a compté pour nous, l’aventure dépeinte par Bihel nous met face à nos rêves et cauchemars d’enfant nous hantant de manière persistante auxquels nous tentons de trouver une réponse. Pour le personnage d’Augustin, c’est ce qui le poussera vers l’archéologie, la recherche et l'anthropologie. Graphiquement, Bihel a un style qui lui est propre, avec un crayonné net et des couleurs pastel correspondant à l’ambiance froide et mystérieuse. Il use de blanc, de gris, de teintes marron, gérées d’une main de maître. Les panoramas ne sont pas en reste, avec des plans vertigineux nous donnant le vertige lorsque nous sommes aux côtés d’Augustin dans les monts abritant l’énigmatique homme sauvage. Panorama de l'obsession, mais aussi de l’échange entre les hommes, A la recherche de l’homme sauvage est un beau récit d’exploration, avant tout intérieure.