L'histoire :
Alicia et ses amis débutent une partie de jeu de l’oie, attablés à une table de pique-nique en extérieur. Les agrès de l’aire de jeu proche se révèlent alors de formidables atouts pour s’imaginer vivre de tumultueuses aventures au sein de cases aux thématiques variées. Déjà qu’avant la partie, Alicia s’imagine alliée des singes contre les crocodiles… Une fois devant le plateau, Alicia est accueillie par une oie en haut de forme. Ses trois amis qui vont participer à l’aventure prennent alors eux aussi l’apparence de volatiles. Le premier jet de dés est déclenché : 4 + 2 = 6. Alicia se retrouve transportée par les airs, en quelques coups d’ailes, jusqu’au « pont ». De là, elle n’a pas le choix, elle doit accepter de se laisser porter par le courant, malgré les crocodiles. D’ailleurs, ceux-ci sont plutôt courtois. Un second jet : 4 + 3 = 7, c’est « l’hôtel ». Alicia et ses 3 oies se lèchent déjà les babines de pouvoir y déguster un bon festin. Ils sont beaucoup circonspects en voyant le nom de l’auberge sur son enseigne : le foie de l’oie. D’ailleurs, l’excellent accueil du cuisinier ne dissimulerait-il pas quelques néfastes intentions ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sergio Garcia et Lola Moral se sont fait une spécialité des petits jeux et autres expérimentations autour de l’art séquentiel. Pour preuve, leur récent Mono et Lobo, qui ressemble plus à une folle aventure en poster double face, sans la moindre bordure de case. Ici, l’exercice de style est encore différent : nous allons suivre une fillette ersatz d’Alice au pays des merveilles, qui bascule dans le monde fantasque et épique de la partie de jeu de l’oie à laquelle elle prend part. Bien entendu, son imagination fertile est au travail : c’est un grand classique de la sphère infantile. Bref, à chaque lancé de dés, à chaque case, un nouveau péril se présente. Du cuisinier qui veut embrocher ses amis, au puits dans lequel il s’agit de ne pas rester coincer, Alicia mène sa partie jusqu’à son terme. Toutes enluminées, imaginatives et renouvelées soient elles, ces pérégrinations n’emballent pourtant que moyennement. L’idée est certes originale et amenée avec malice, mais les adultes se lasseront de cet onirisme ambiant et léger, qui permet de tomber dans tous les pièges sans craindre de grand risque. Sans en comprendre toutes les subtilités, les plus jeunes lecteurs apprécieront quant à eux le dynamisme du périple en 32 planches, ainsi que la variété des décors insolites, chamarrés et fantastiques traversés.