L'histoire :
En 1997, Leslie vient d’avoir son brevet et elle entre donc au lycée. Nouvelles intentions, nouvelle classe, nouvelles copines… il lui faut donc aussi une nouvelle tête : ce sera la coupe garçon, qu’elle trouve la moins moche. Leslie se met à fumer des joints et fréquente Marion, une nouvelle copine gaucho qui la débauche pour une manif contre Juppé. Avec Marion, elle pique des nains de jardins chez les gens, fume des joints, sèche les cours, fume des joints, se bourre la gueule, fume des joints… Elle se dit aussi qu’il est peut-être temps de rencontrer un garçon avec lequel avoir une relation sexuelle. Mais elle n’est pas trop sûre : est-ce qu’elle préfère Matthieu, un pote timide de sa classe, ou plutôt Yann, qui est en terminale ? En marge de cette question impossible, des virées délires, des expériences nouvelles et des exactions anti-bourgeois avec Marion, Leslie prépare aussi un spectacle de danse. Puis, lors d’un voyage scolaire en République Tchèque, trois anciennes copines du collège osent l’aborder pour lui dire que Marion a une mauvaise influence sur elle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En deux mots-clés ciblés, le titre Anarchie et Biactol propose une synthèse ultra-condensée des années lycées vécues par Leslie Plée. L’illustratrice narre en effet celles-ci en autant d’anecdotes biographiques que de séquences BD empilées sans transition. Après les années collèges racontées dans Points noirs & sac à dos (chez Fluide G), le parcours lycéen de Leslie Plée s’accompagne donc essentiellement d’une nouvelle fréquentation au caractère bien affirmé. Sous l’influence de Marion, Leslie s’éprend de révolution anti-bourgeoise et devient une consommatrice outrancière de cannabis – bien que ça la rende souvent nauséeuse. La recherche du garçon est aussi un graal de cet âge charnière (évidemment), mais cette quête passe tout de même au second plan. L’ouvrage aura un effet madeleine de Proust sur le lecteur : au gré des souvenirs de Leslie Plée, chacun se remémorera ses propres 400 coups, exhortés par un âge qui se nourrit d’expérimentations nouvelles (« il faut que jeunesse se fasse », dit-on). Mais au-delà de ce petit effet, l’intention n’a pas prétention à sublimer un propos très novateur. Il ne s’agit que d’une autobiographie légère et fugitive, dessinée selon un trait simple, stylé et moderne, sans bordure de case. Un réel souci d’authenticité se dégage toutefois de cet exercice séquentiel, qui vaut à Leslie Plée le surnom de « Riad Sattouf au féminin » et satisfera sans doute les amateurs de tranches de vie blogosphérisées.