L'histoire :
Gustav et Niffi se baladent dans un musée... et voilà qu'au moment de partir, impossible de sortir. Le musée est fermé et le gardien refuse de les laisser s'en aller. C'est contre le règlement. Ils ne vont avoir le choix que de trouver par eux même la sortie. Mais ce musée est d'apparence petit à l'extérieur, or il se trouve immense à l'intérieur. Derrière chaque mur, chaque porte, se cache un univers particulier qui pourra dépasser tout ce que à quoi ils s'attendent. Et ce n'est pas parce qu'ils suivent un lapin blanc qui est en retard, qu'ils retourneront plus vite dans le monde normal. Il se peut que les œuvres soient celles d'un auteur prolifique égocentrique, ou celles d'un pervers, voire d'un animal louche... ou encore tout à la fois. En se perdant, ils vont voyager dans le royaume des nuages, des cartes et des enfers. Des mondes pleins d'étrangetés où l'on rencontre des cafards géants, Charles Manson, Don Quichotte, Roland Barthes, Ernst Junger...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous croyiez que la logique vous permettait d'avoir réponse à tout ? Baladez-vous Au musée et la seule certitude qui restera, c'est qu'au final, vous n'en aurez plus. La ballade faite par les deux jeunes protagonistes dans cet épais Au musée se transforme en une odyssée terrestre et marine dans le monde des connaissances réelles ou imaginaires. Les références ne manquent pas, quelque soit la thématique abordée. On peut assister à une discussion avec la tête de Theodor W. Adorno, entre moaïs de l'île de Pacques et il y a même Don Quichotte pour défendre un château gonflable. Et se ne sont que quelques références de personnages et personnalités cités dans ce pavé édité à un format à l'Italienne. Il y a des références à l'art moderne, contemporain, minéral, au cinéma... Sans oublier, bien entendu, la littérature. D'ailleurs, nous irons dans un sous-marin qui ressemble au Nautilus mais avec un capitaine beaucoup plus étrange. Ici, il faut totalement abandonner l'idée que le récit se déroule dans un lieu clôt et avec une logique. Il n'y a qu'une seule règle : l'imagination. A partir de là, tout peut partir à tout moment dans tous les sens. Un lapin se ballade avec Hitler. Un poisson drague une fille sur la terre ferme. Un cafard géant veut défendre la nature auprès de Fidèle Castro. Cela peut surprendre le lecteur non averti. Il faut se laisser porter par les réflexions sur la place de l'Art, de l'Histoire et de la philosophie dans la vie de chacun. Attention, toutefois : l'ouvrage fait quand même 262 pages, qui ne se dévorent pas en seule fois. C'est très (trop ?) dense à ingurgiter d'un coup. Et parfois, l'histoire part vraiment très loin et peut perdre son lecteur. Ce morceau n'est d'ailleurs pas pour n'importe quel lecteur. Il faut être un lecteur de BD aguerri et accepter les rebondissements qui n'ont ni queue, ni tête. Faire des pauses est important, même entre les chapitres, sinon le cerveau risque de chauffer et les yeux de piquer. Plein de choses à lire où il faut se concentrer pour ne rater aucune information, le tout avec un dessin assez sommaire. Cette aventure bouleverse les codes et nous amène à faire des rencontres improbables. Alors si vous avez du temps à perdre, allez à la rencontre des Bouvard et Pécuchet allemands des temps modernes.