L'histoire :
Directeur d’agence postale dans une bourgade du sud de la France, Philippe Abrams cherche à se faire muter au bord de la mer, pour satisfaire aux exigences de son épouse. Mais la compétition pour décrocher un tel sésame est d’autant plus sévère que les places sont en priorité réservées aux handicapés. Qu’importe : étouffant ses scrupules, Philippe constitue un dossier handicapé et s’achète même un fauteuil roulant pour l’occasion. Or, lors du contrôle obligatoire à la démarche, une erreur d’inattention le fait se lever… et la supercherie est éventée. La sanction tombe : en lieu et place de la côté d’azur, il est muté dans le Nord-Pas-de-Calais. Aïe. La guerre est déclarée à la maison : au vu des circonstances qui ont conduit à cette mutation, il ira seul dans le nord. Un vieil oncle neurasthénique de sa femme l’achève totalement en lui brossant un portrait abominable de ceux qu’on appelle les « ch’tis ». La mort dans l’âme, Philippe traverse la France, à 50km/h, évitant au passage un PV pour excès de lenteur ! A Bergues, où il doit prendre ses fonctions, il est alors accueilli par une météo exécrable, qui l’empêche de distinguer un homme, en imperméable rouge…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De la couverture à l’histoire, de la tronche des « acteurs » au ton jovial employé, tout reflète ici une adaptation la plus fidèle qui puisse se faire du célèbre film éponyme. Impossible dans ces conditions, de distinguer cette copie sans la comparer à l’original… Sans le film, cette histoire en BD aurait elle fait un carton ? Vu la démarche de duplicata fidèle (par le scénariste humoristique Pierre Veys), l’adaptation BD a-t-elle un sens, une finalité ? Etait-il besoin de raconter une nouvelle fois l’histoire stricto-sensuelle du film le plus vu de l’histoire des films français ? Même les personnages, sous le coup de crayon de Frédéric Coicault, ressemblent assez aux acteurs Kad Mehrad, Michel Galabru, Line Renaud… un peu moins Dany Boon… Le dessinateur, pour qui il s’agit de la première BD, montre un style graphique « gros nez » dans la veine franquinienne, parfaitement adapté à l’ambiance bon enfant de l’œuvre originale. Bref, vous l’aurez compris, il s’agit ici d’un pur prototype de BD marketing, s’arc-boutant sur une réussite commerciale ciné inouïe, pour tirer le maximum du potentiel de la « marque » Cht’is. Pour annihiler les accusations vénales et trouver le sens réel de cette édition, il est indispensable de préciser que les bénéfices de la vente de cette BD seront intégralement reversés à des associations caritatives (comme Dany Boon l’a déjà fait avec tous les produits dérivés et le film lui-même). Marketing, donc, certes, mais la fin justifie les moyens…