L'histoire :
« Puissante, mystérieuse, implacable, la science est la clé de l’univers. Les mayas l’avaient bien compris, mais ils préféraient se droguer. A leur décharge, les cactus hallucinogènes et la science sont deux très bons moyens d’affronter les complexités de la vérité. Néanmoins, de récentes études contestent la nécessité de consommer du LSD pour construire une centrale solaire orbitale, ou pour monter un meuble Ikea. » Une jeune femme scientifique en herbe se propose de creuser la question, à partir d’un mystérieux colis qui lui est un jour adressé. A l’intérieur, elle trouve une carte postale, une promo sur les bananes, une prémolaire de titanosaure et la moitié (inférieure) d’un lézard. La carte postale signée Kallagan – correspondant égyptologue basé au Caire – ne révèle pourtant rien d’autre que des vacances estivales du côté des Pyramides. Mais à la rédaction de Bonjour la science, on reste tout de même dubitatif. Qu’est-ce que tout cela peut-il bien pouvoir vouloir dire (donc) (hein ?)…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bonjour la science se taille une place de choix dans le registre des sympathiques couillonneries. Car a contrario des ouvrages de vulgarisation, même à vocation humoristique – façon Tu mourras moins bête de Marion Montaigne – celui-ci n’offre strictement jamais de véritable information scientifique. C'est même tout le contraire. Avec force encadrés narratifs délirants, Placide Babilon s’amuse ici à tourner en dérision tous les éléments de langage que l’on croise dans les milieux de la littérature scientifique et de la presse spécialisée. Et son sens de l’humour puissamment décalé, jouissivement foutraque et arbitrairement variable fait souvent mouche, même s’il perdra les plus classiques des lecteurs en matière d’humour. Ainsi, par exemple, l’on cause dans cet ouvrage, sans aucun garde-fou, des animaux suicidaires, de la probabilité d’une apocalypse vulcanologique à court terme, des gestes écolos débiles à faire pour sauver la planète, ou de la manière la plus hétéroclite d’ouvrir un satané pot de confiture qui se résiste à notre poigne légendaire. Le dessin minimaliste se met au diapason de cette vocation bouffonne, sans que cela soit fondamentalement gênant. On ne s’intéressera effectivement pas à ce genre d’ouvrage pour sa dimension artistique…