L'histoire :
Après avoir contribué à l’exfiltration du professeur Raj Kapoor, grand expert mondial en génétique, Carmen est approchée par Young, une vieille connaissance, pour une nouvelle mission. Il s’agit pour elle d’éliminer Léonid Maïakovski en son domaine de Sibérie, un être tyrannique et immonde qui a eu recours à toutes les dérives en matière de génétique. Ainsi, des armées de monstres EGM (Etres Génétiquement Modifiés) sont à son service et le véreux PDG de la firme Transgenic lui est intime... Bien que terriblement ardue, l’élimination d’une telle pourriture est en quelques sortes un préalable à la déclaration d’indépendance pour tous les EGM, que prépare le professeur Kapoor depuis le cosmodrome de Baïkonour. Carmen refuse tout d’abord, car elle a encore en mémoire la terrible expérience que Maïakovski lui a fait subir quelques années auparavant. Mais en apprenant que Rusell, l’amour de sa vie, lui est concurrent sur cette mission, elle accepte avec la ferme intention de protéger ce dernier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le tome 6, soit au début du troisième cycle, Carmen Mac Callum a atteint une forme de maturité aussi bien graphique que narrative. L’action est désormais véritablement concurrencée par la densité du récit, autour de sujets d’anticipation aussi complexes que pertinents. Dans ce 7e épisode, les dérives génétiques engendrées par la mégalomanie d’un homme s’opposent à l’émancipation d’une race humanoïde mutante. Fred Duval confirme donc un talent grandissant de scénariste et renforce la cohérence de son univers entre ses séries phares. Il multiplie en effet les cross-overs avec Travis et il est conseillé de maîtriser sur le bout des doigts les deux séries pour en saisir toutes les ramifications (notamment les stratégies des multicontinentales hégémoniques Transgenic et Baxter & Martin). Mais l’atout incontestable de la série est son graphisme de haut vol. Le dessinateur Gess est aussi à l’aise dans les plans larges statiques (les toundras de Sibérie), que dans l’action pure (le duel final dans un décor post-industriel et dont est issu la couverture). Le découpage dynamique, également d’une grande maîtrise, permet aussi bien de donner le change lors des phases explicatives complexes, que de nous plonger dans l’atmosphère glauque idoine de l’antre de Maïkovski, véritable démon de la génétique. Puissant !