L'histoire :
Suite à ses récentes mésaventures, Carmen McCallum, à la fois bodyguard et tueuse professionnelle à ses heures, a du subir une intervention chirurgicale faciale réparatrice. En 2055, sur la station Mars Canyon, elle se remet de son opération et rumine sa vengeance envers Dario Fulci, le PDG de Transgenic qu'elle tient pour responsable de la mort de son ami Russell. On la retrouve à Nice, en février de l'année suivante, où elle coordonne la protection rapprochée de Pascal de Cambre. Cet important industriel de l'eau potable est actuellement au cœur d'un scandale sanitaire qui a provoqué la mort de 458 consommateurs. Carmen est en alerte maximale, car pour se rendre à l'hôtel Martinez où il a rendez-vous, de Cambre doit traverser une manifestation – heureusement silencieuse – des proches des victimes. Une fois en sécurité, de Cambre donne congé à Carmen jusqu'au lendemain. Mais une fois libérée de ses obligations, celle-ci passe à une phase radicalement différente de son emploi du temps : elle détourne un ascenseur et débarque directement dans l'appartement du futur rendez-vous de son employeur : Dario Fulci himself ! Elle joue du flingue pour se débarrasser de ses gardes du corps et n'a aucun scrupule pour coller une balle dans le crane de Fulci. Carmen, la tueuse impitoyable, est de retour...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 10 ans de bons et loyaux services aux crayons de Carmen McCallum, série d'action futuriste qui a contribué au succès de la collection Neopolis et du label Série B, le dessinateur Gess passe la main. Désormais, le graphisme sera en effet assuré par Emem, qui n'est guère dépaysé par cet univers futuriste, étant donné qu'il a déjà œuvré sur la trilogie d'anticipation Idoles (sur un scénar de Matthieu Gabella). Ses encrages réalistes élégants et peaufinés s'inscrivent effectivement dans la continuité du travail de Gess, avec peut-être encore un léger manque de spontanéité. Toutefois, afin que le relai visuel reste pleinement cohérent, notre bondissante héroïne a subi une opération chirurgicale du visage, une astuce elliptique très pratique entre le précédent cycle et ce nouveau qui commence. Comme l'indique le titre, Carmen s'apprête désormais à exercer sa Vendetta personnelle, et ce faisant, s'expose à des règlements de compte en chaîne. Pour le moment, l'intrigue se borne à ce type d'aspect (il y avait aussi besoin de souffler un peu !), qui prend assez logiquement pour cadre le maquis corse. Mais le scénariste Fred Duval nous a prouvé par le passé qu'on pouvait s'attendre à une légère complexification dans les tomes à venir. Toujours est-il qu'après avoir passé 8 tomes à s'humaniser progressivement, Carmen retrouve la hargne de ses débuts. Et bien sûr, l'efficacité à la gâchette est toujours de mise : elle ne tire jamais plus d'une balle par cible. Un épisode de transition parfaitement rythmé et efficace, qui a le mérite de remettre les pendules à l'heure, tout en préparant une suite qu'on imagine explosive...