L'histoire :
Paris, début du XIXème siècle. Honnête ouvrier, Claude Gueux vit dans une petite maison délabrée avec sa femme et leur enfant. Mais l’arrivée de l’hiver s’annonce rude et la vie de la famille devient de plus en plus difficile. En effet, la nourriture vient à manquer et la faim est omniprésente, notamment en ce qui concerne la petite fille de la famille. Claude Gueux se décide alors à sortir pour trouver de quoi manger et survivre aux terribles conditions hivernales. Arrivé au marché, il vole un pain sous les yeux des gendarmes. Il est arrêté. Escorté par les forces de l’ordre chez lui pour y prendre des affaires (et déposer discrètement le pain volé), il est ensuite emmené au cachot à la maison d’arrêt de Clairvaux. Ici-bas, les conditions de détention et la promiscuité entre les prisonniers sont très difficiles. En effet, les hommes sont contraints de travailler pour survivre durant leur peine et la faim est toujours omniprésente. De plus, Claude Gueux n’a aucune nouvelle de sa femme et de sa fille. C’est alors qu’il fait la rencontre d’Albin, un jeune prisonnier détenu lui aussi pour vol. Il se lie d’amitié avec ce dernier. Mais bien décider à les briser, le directeur du pénitencier compte les séparer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Même si Victor Hugo est un auteur prolifique et marquant dans le monde de la littérature, force est de constater qu’il n’est pas toujours facile d’adapter en bande-dessinée ses œuvres, tant le souffle épique et la richesse de la narration de l’auteur sont difficiles à retranscrire en l’espace de quelques planches. Visiblement conscients de l’ampleur de la tâche, la scénariste Séverine Lambour et le dessinateur Benoît Springer ont cependant opté pour une adaptation plutôt fidèle de l’œuvre d’origine, et ce, tout en gardant en toile de fond la dénonciation de l’âpreté de l’univers carcéral et de la peine de mort. Du côté des dessins, Benoît Springer délivre des dessins soignés avec un trait fins, ce qui permet une lecture très fluide. En ce qui concerne l’ambiance générale de l’œuvre, l’artiste a opté pour des teintes bleues, de façon à mettre en avant la froideur de la prison et la déshumanisation des détenus face à l’administration pénitentiaire. En ce sens, l’équipe créative a su capter l’essence du roman original. En fin de comptes, cette adaptation de Claude Gueux permet au lecteur de redécouvrir une œuvre forte de Victor Hugo tout en s’interrogeant sur le bien-fondé ou non de la privation de liberté.