L'histoire :
L’hiver 1890, Mademoiselle Marie Marne débarque à Copenhague par une météo enneigée. Elle est aussitôt conduite à la clinique du Dr Jacobson, où elle s’enquiert de la santé du patient qu’elle est expressément venue consulter, le peintre Edvard Münch. Hélas, l’état psychologique de celui-ci a grandement empiré. Il est désormais dément, interné dans une cellule de la cave, car devenu trop violent pour les autres et pour lui-même. La première visite manque d’ailleurs de tourner au désastre : Münch s’est entaillé les veines et il a reproduit le visage de son « Cri » avec son sang sur une paroi… Puis quand médecin se penche sur son corps inanimé, il devient violent en hurlant « Non, pas le crabe » ! Une piqûre d’un puissant sédatif le rend au calme. Un jeune psychanalyste, Siegfried Fröst, se penche alors sérieusement sur son cas, avec des méthodes et des hypothèses modernes. En plongeant Münch sous hypnose, il parvient à remonter à l’origine de sa pathologie : le peintre avait fait un malaise lors d’une promenade entre ami au bord d’un fjord, tandis que des particules rouges tombaient du ciel. De retour chez lui, Münch avait recueilli cette poussière sur son manteau et l’avait mélangé à de la peinture, pour produire le Cri. Or une analyse d’un morceau de pigment devait révéler la présence de cendres volcaniques dans la peinture…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir imaginé un contexte de terreur au tableau American Gothic de Grant Wood, Alcante et Gihef poursuivent dans le concept horrifique de leur Dark Musuem avec une version satanique au célèbre Cri de Munch. Il faut dire qu’en matière d’épouvante, cette toile s’impose à elle seule. Officiellement, elle est la représentation de l’angoisse existentielle chez l’homme moderne. Elle fut inspirée par un moment réellement vécu par l’artiste, tandis qu’il se promenait au bord d’un fjord : un ciel rouge sang, le sentiment d’un « cri infini qui passait à travers l’univers et déchirait la nature. Selon un professeur texan d’astrophysique, ce moment étrange dans le ciel est lié à l’éruption du Krakatoa en 1883, l’une des plus cataclysmique de l'ère moderne, aux authentiques répercussions décalées dans le temps. Les coscénaristes s’emparent de cette hypothèse originale pour en faire une version ultimement satanique. Voici Münch possédé et convoyé jusqu’en Indonésie pour y être exorcisé de son propre Cri. Au fil d’une aventure exotique, les évènements inhérents au satanisme de série B se produisent : accès de violence surhumaine, stigmates sur la peau, perte de contrôle de l’esprit humain… L’ambiance est donc plus proche de L’exorciste que de l’exploration typique. Le dessin toujours « criant » de réaliste de Luc Brahy nous embarque volontiers dans l’aventure, de la sagesse des salons universitaires danois jusqu’à des scènes spectaculaires.