L'histoire :
Quelque part dans une prison aux allures de squat délabré, lugubre et sombre, au milieu des rats, des barreaux et des pièces détachées, de la violence, un homme s’écroule au sol. C’est encore un cauchemar de Louis, qui se réveille avec la sensation d’avoir une tête différente et une boucle d’oreille. Dans son lumineux loft, il se prépare, sort la belle voiture et sa mallette, et contacte Camille, qui ne lui répond pas. Leur relation est compliquée. Il part alors courir en forêt… jusqu’à ce qu’un motard sorti de nulle part rôde autour de lui par d’incessants allers-retours. Il veut repartir mais se trouve nez à nez avec l’homme en noir et sa bécane. Il le frôle, le faisant tomber à terre. S’ensuit une lutte à armes inégales. Il court et appelle Camille pour l’avertir du danger. Elle lui répond par texto de trouver une autre excuse. Il trouve refuge dans une cabane. Malgré le peu de réseau téléphonique, il parvient à joindre les pompiers qui lui demandent de contacter la gendarmerie. Faible moment de répit. Une violente douleur à la poitrine l’assaille. La gendarmerie capte difficilement son appel. Le motard, quant à lui, rôde toujours à l’extérieur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette bande dessinée comporte fort peu de bulles. Son originalité repose en partie sur l’utilisation qui est faite du graphisme, réalisé par Laval NG, et un surprenant scénario de Makyo : simple, fluide, insolite, dont le concept tient en une ligne. Priorisant une ambiance forestière aux couleurs flamboyantes de l’automne, avec des harmonies de rouges, oranges, bleus selon les moments évoqués, tantôt la vie de Louis, tantôt celle du motard, ce décor suffit à plonger le lecteur dans cette haletante course-poursuite en forêt, qui va crescendo dans son intensité. D'abord dans l'affrontement, les barrières tombent et le dialogue s’installe entre les deux hommes. D’une frayeur et d’un règlement de compte en forêt naîtront des changements de vies radicaux. Cet opus se parcourt d’une traite et livre un paroxysme et un dénouement pour le moins inattendus. La fin, surprenante, ne rend que plus savoureux cet effet miroir entre les deux protagonistes.