L'histoire :
A bord du Concorde, une hôtesse demande à Emmanuelle si elle a besoin de quelque chose et si elle connaît les personnes qui vont voyager à ses côtés. Il s’agit d’un homme moustachu et de deux écoliers anglais qui ne parlent pas français. Alors qu’Emmanuelle est allongée dans son fauteuil et qu’elle commence à s’assoupir, elle sent une main effleurer les siennes blotties dans son entre-jambe. Emmanuelle laisse les mains de son voisin remonter sa robe et baisser doucement sa culotte. Les doigts de l’inconnu caressent Emmanuelle. La jeune femme saisit délicatement le sexe turgescent de son voisin qui, excité, cède rapidement à la jouissance. A l’escale de Bahreïn, l’hôtesse propose à Emmanuelle de changer son chemisier souillé. Une fois que l’avion redécolle, Emmanuelle n’a qu’un fantasme : que son voisin renouvelle ses caresses. Sous les yeux médusés des 2 enfants, la jeune femme se dévêtit et l’homme commence à introduire ses doigts dans l’intimité d’Emmanuelle avant que le couple ne fasse l’amour.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine, Emmanuelle est un roman érotique d’Emmanuelle Arsan (de son vrai nom Marayat Bididh) écrit et sorti sous le manteau en 1958. Il sera officiellement publié en 1967. L’auteure, à travers ce personnage, raconte une série de ses fantasmes sexuels, comme les relations avec des femmes, le triolisme, ou encore en groupe pour la plupart du temps avec des anonymes. Emmanuelle a été incarnée au cinéma en 1971 par Sylvia Krystel. Ce film au succès planétaire restera à l’affiche d’un cinéma parisien plus de 13 ans. Fort de son adaptation BD d'Histoire d’O, l’italien Guido Crepax se lance dans celle d’Emmanuelle entre 1979 et 1988, que les éditions Delcourt rééditent aujourd’hui dans une intégrale comprenant 3 autres histoires érotiques. Ce livre est avant tout une ode à la liberté sexuelle des femmes où une héroïne se livre à tous les plaisirs de la chair qui s’offrent à elle. Le désir des femmes et l’expression de leurs fantasmes est au cœur de ces histoires. Si le style narratif est un poil daté et que le récit est un peu intellectualisé, son interprétation graphique en noir et blanc reste un délice pour les yeux. Le trait fin de Guido Crepax est sophistiqué avec des femmes aux lignes filiformes. Les corps des femmes comme ceux des hommes s’enlacent et ne font qu’un dans un ballet charnel à la fois bestial et sensuel des plus esthétiques.