L'histoire :
Quelque part dans un futur post-apocalyptique. Après avoir survécu quatre mois dans une usine en friche, un groupe d’une dizaine de survivants fuit la propagation d’un « fluide ». Réfugiés à bord d’une péniche high-tech, la Darling, ils sont décidés à descendre le fleuve Ouganos en direction de Puerta de la Felicidad. Mais lors d’une expédition, quelques téméraires aventurés un peu trop loin à terre, sont assaillis par des nuées de papillons blancs, voraces. L’un d’entre eux, Pablo, est abandonné à l’extérieur, tandis que les autres regagnent l’intérieur de la péniche. Puis, tandis qu’Isaac le robot met en branle d’urgence la machinerie de la Darling, un « métamorphe » agressif, composé de milliers de lépidoptères, est incendié au lance-flamme. Mû par sa curiosité scientifique, le professeur Mariposa en capture toutefois deux spécimens à des fins d’étude. Le lendemain, la Darling traverse une épaisse nappe de fluide…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'atmosphère de cette nouvelle série est directement inspirée d’Alien : à bord d’un engin high-tech mal éclairé et un peu suranné, à travers une contrée particulièrement inhospitalière, quelques survivants se reprochent les uns les autres la mort progressive des membres de leur communauté. Regards de travers, accusations rapides, expéditions commandos bâclées… l’ambiance d’horreur est maîtrisée. Cet huis clos angoissant est amplifié par le superbe graphisme de Vincent Froissard, constamment aux limites de la bichromie. Son travail de couleurs directes est somptueux, bien que difficile d’accès. Il vaut donc mieux s’accrocher pour survivre à ce premier tome. D’autant plus que Thomas Mosdi (Chimères, Les héritiers du soleil, Xoco, Zone mortelle…) déjà aux côtés de Froissard (à la colorisation) sur Serpenters, accompagne volontairement peu le lecteur dans la découverte de cette sombre période. Que s’est-il passé ? D’où sort ce « fluide » nocif ? Seul le journal intime de Jodie, l’héroïne nous aiguille de temps à autre sur la bonne piste. Un bon début…