L'histoire :
Louise est une jeune trentenaire bobo qui partage sa vie avec son ami Fred. Elle retrouve régulièrement ses amies, Audrey « maquée » à Jonathan, et Maud célibataire depuis peu. Toutes trois se retrouvent régulièrement autour d'un verre pour partager leurs déboires en compagnie d'un ami gay. Rencontres sur Internet, nuits torrides, belles-familles, projets de mariages, tous les sujets sont bons pour se retrouver et se confier les unes aux autres. Au gré des rencontres et des frasques, ces jeunes femmes finissent toujours par partager les mêmes questions existentielles : Suis-je toujours la plus belle ? Dois-je m'engager avec un homme ou être une femme « libérée » ? Confrontées à la crise de la trentaine et au temps qui passe, elles doivent urgemment trouver des réponses. Car derrière une assurance de façade se cache une grande détresse affective...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La BD dite « girly » trouve-t-elle ses limites dans cet album ? Dans ce recueil d'anecdotes, Diglee dit parodier plusieurs situations inspirées de son environnement, de ses proches. Dans la lignée de Pénélope Bagieu et Margaux Motin, on retrouve ainsi des tranches de vie d'un groupe de copines trentenaires, bobos, hyperactives et égocentriques au possible, partagées entre mener une vie conjugale et multiplier les rencontres. La trame linéaire se réduit ici à un fil ténu et le quotidien des personnages ressemble à une suite de sketchs passablement ficelés et souvent proches du cliché. Les personnages sont parfois attachants, parfois énervants, ce qui tend à les rendre plus vivants, mais ils ne sont le plus souvent que des caricatures de mauvais goût. Et si certaines réparties prêtent à sourire, on se lasse vite des gags vulgaires à répétition. On a parfois l'impression que la grossièreté est un faire-valoir, une finalité, au lieu d'être un moyen parmi d'autres pour appréhender la sensibilité des personnages. Derrière des traits simplistes et tout en rondeur se cache un dessin assez superficiel. Parfois trop sucrée, parfois trop salée, l'autodérision dont fait preuve l'auteure ne saurait cacher le manque d'humour, alternant jusqu'à l'indigestion une somme de clichés sur les femmes, le couple, les gays... Pour se démarquer de ses prédécesseurs, Diglee semble vouloir aller toujours plus loin, toujours plus trash, comme le montre la citation de l'un de ses personnages en exergue de cet album : « Sortir avec un ex, c'est comme ravaler son vomi : c'est toujours acide ».