L'histoire :
Elle va bien, Gloria. Elle va si bien qu’elle ne comprend pas pourquoi elle devrait voir un psy : à part son fils, sa mère, le fric et la mort, tout va pour le mieux… Pour anti-dépresser, mieux que le psy ou que les cachets, il y a le petit ballotin : 500 g de plaisir au chocolat en moins de 24h, font le plus grand bien (sauf aux bourrelets). Autres solutions : se refaire une petite beauté (le coiffeur pour demander qu’on coupe sans raccourcir) ; le tennis (jupette et raquette, mais devant la télé) ; l’acupuncture ou ces petites chaussures à lanières d’un si joli violet. Il faut dire qu’avec un gamin, gentil ado, qui veut qu’on lui achète un pistolet pour son anniversaire et une maman multi-pénible, elle a besoin de compenser un maximum. L’amour serait sans doute la solution… Y’a plus qu’a trouver un mec. Un à qui elle essaierait d’apprendre à dire je t’aime, comme elle s’escrime à le faire avec son perroquet. Au regard du résultat obtenu avec le volatile coloré : vraiment pas gagné !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce petit exercice qui consiste à distiller des tranchouillettes de vie, Marianne Maury Kaufman s’en sort plutôt bien. La faute, sans conteste, à ce bout de femme terriblement attachant qu’elle fait virevolter avec humour et énergie. 40 printemps, divorcée, un ado, une mère pénible, des copines, des crises de nerfs, des bulles de champ’, des envies de shopping récurrentes… Gloria est une quadra presque ordinaire, les talons bien plantés dans son époque, et tendrement déjantée. Avec ses petits travers, sa douce excitation, ses délicieuses contradictions, son vaille que vaille, on retrouve chez elle un petit quelque chose qui nous appartient aussi. Certainement un truc qui se situe entre le statut d’adulte responsable (forcément imposé quand on affiche au compteur 4 décennies) et celui de l’éternel gamin. Tellement proche, tellement humaine, en tous cas, qu’il est à parier que l’auteure a pioché en elle pour créer cette copine d’encre et de papier. De la démesure, de l’excès, des pulsions, de l’énergie, mais surtout une incroyable fraicheur et une certaine science de l’optimisme alimentent des saynètes d’une planche construites pour nous dérider. Le coup de crayon est quant à lui à la mesure du personnage, à la fois dynamique, tendre, délicat, sans chichi. Pas du grand art, mais impeccablement adapté au genre glamour-humoristique et au format presse. Car Gloria se love, chaque semaine depuis 2 ans, entre les pages du magazine Version Femina (cet album en est une compile agrémentée de quelques inédits). Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire pour la retrouver illico.