L'histoire :
Délaissant le trône de Pologne à la mort de son frère Charles IX au profit de celui de France, Henri de Valois arrive au pouvoir dans un contexte des plus troublés. En effet, les guerres de religion font rage et les catholiques semblent bien décidés à en finir avec ce qu'ils avaient commencé au massacre de la Saint Barthélémy sous l'aval de leur défunt roi. Malgré son implication dans ce funeste épisode, Henri semble pourtant vouloir mettre un terme à ce déferlement de violence. Mais c'est sans compter les manigances de son frère cadet qui souhaiterait lui aussi monter sur le trône, aidé en cela par sa sœur Marguerite. Peu à peu, la grogne monte. L'absence d'héritier à ce roi connu pour ses frasques sexuelles avec ses « mignons », ses tentatives pour empêcher les tueries de protestants et ses manières pas franchement viriles, vont achever son impopularité et provoquer sa perte. Cela se fera par le truchement d'un fanatique religieux du nom de Jacques Clément, qui lui trouera le ventre lors d'une entrevue. Le roi meurt quelques jours plus tard d’une septicémie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Charly 9 qu’il avait adapté du roman de Jean Teulé, Richard Guérineau s’attelle logiquement à la suite, l’histoire de Henri de Valois, le frère, un personnage à peine esquissé dans le premier tome. Si le premier opus faisait la part belle aux anachronismes et à la démesure (sans doute pour respecter le ton si particulier de Jean Teulé), ce deuxième tome comporte en revanche une première grande partie sérieuse : les tractations, les jeux de pouvoir et les trésors de diplomatie dont fait preuve Henri III afin de garder l’équilibre du pays. Cette partie, très historique, s’approche plus de la biographie et pourrait dérouter les lecteurs qui avaient été séduits par la truculence irrévérencieuse du premier tome. Néanmoins, le ton décalé et pince-sans-rire qui avait fait le sel du précédent opus revient en deuxième partie d’ouvrage. Comme toujours, on est bluffé par les pirouettes graphiques de Guérineau. Le dessinateur est capable tour à tour aussi bien de singer le style très académique des bandes dessinées historiques pour expliquer le contexte compliqué du règne des Valois à la manière d’un livre scolaire, que d'emprunter les traits schématiques de Dik Brown (le papa du viking Hagar Dünor) le temps de quelques pages pour parler d’un épisode en apparence peu sérieux (l’interdiction des fermetures éclairs à la cour). L’auteur fait perpétuellement le grand écart entre la vérité historique avérée et la « légende noire » qui entoure toute la dynastie des Valois. Notamment avec le personnage de la reine Margot, plus inspirée des fantasmes l’entourant que de la réalité historique bien plus sage. Ce mélange de vrai et de faux ainsi que ses nombreux anachronismes assumés font d’Henriquet une œuvre étrange, mais bien à la hauteur de ce personnage un peu hors norme que fut Henri III.
