L'histoire :
A la demande du président de la république française, un laboratoire de recherches en génétique est en train de mettre au point dans le plus grand secret un policier « indestructible ». Inspiré par les super héros des comics américains, ce superflic serait le fruit des formidables progrès offerts par ce futur sans scrupule. Déjà, le petit écran diffuse un « security show », dans lequel s’illustre le « Vétéran », un policier quinquagénaire doué d’une chance insolente. Mais les premiers « brouillons » qui cohabitent à l’intérieur du bunker des scientifiques ne sont pas encore au point. Ulysse, un chimpanzé parlant pourvu d’un intellect humain, est capable de discuter par télépathie avec San Kukaï, un robot roulant. Une guenon ultraviolente et invulnérable est enfermée dans un hangar où elle peut laisser déborder ses excès d’humeur. On y trouve également Télémaque, un enfant qui a servi de cobaye pour l’homme invisible. Désormais à moitié transparent et hypersensible à la moindre source de lumière, il est obligé de vivre dans le noir absolu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Episode pilote de la nouvelle série Idoles, Pour toi, public (titre digne d’une réplique de Frank Dubosc) est directement inspiré des super héros américains. Mais l’image du super héros est ici rattachée à la réalité dans une version « idole fasciste » bien moins naïve que celle que nous ont servis les comics durant des années. Inspiré par quelques récents faits de société, Matthieu Gabella scénarise ce premier tome autour de trois thèmes clés récurrents du thriller d’anticipation : les potentiels de la génétique, la télé-réalité poussée à son paroxysme et l’ « ultra sécuritarisme ». Toutefois, la narration n’est pas encore très bien structurée et ce premier tome sert un peu de fourre-tout pour des idées qui restent diablement intéressantes. Il en ressort une vision d’un futur des plus cyniques et pessimistes, qui ne s’encombrerait pas des questions d’éthique. Le graphisme d’Emem, également petit nouveau dans le milieu de la BD, est étonnement mature pour une première œuvre. Et pourtant son trait réaliste, détaillé et dynamique n’est pas mis en valeur par la colorisation un peu fade de Lou, qui convient néanmoins parfaitement à cet avenir morose. Quelques séquences à couper le souffle laisse présager le meilleur pour les épisodes à venir…