L'histoire :
Pour convaincre Jun de se laisser couper ses cheveux blancs, Junsun lui promet cent wons par cheveux. Elle en profite pour travailler les multiplications, mais Jun a tout de même du mal à rester en place. Après 171 cheveux coupés, quelques rots, une tape de sa sœur pour lui rappeler qu’elle n’aime pas ça, un lavage de cheveux et un Polaroid souvenir, ils sortent manger une pizza. Retour en 1994, c’est l’anniversaire de la première année de la petite fille. Jun, 4 ans, n’arrête pas de pleurer et ça rend l’exercice de la photo de famille vraiment pénible. Un jour au supermarché, petite frayeur : Jun disparait. Sa mère le retrouve au centre d’un attroupement de curieux qui se demande pourquoi cet enfant fait tant de bruit en tapant sur des pots… le premier signe de son appétence musicale !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Keum Suk Gendry-Kim (L’Arbre Nu…) se penche cette fois sur l’autisme, un handicap connu mais toujours difficile à appréhender au vu de la singularité de sa manifestation. C’est le point de vue de la petite sœur (qui fait bien sûr office de grande sœur) qui s’exprime au fil de l’histoire vraie de la vie de Jun commencée en 1990. Mis sur le devant de la scène par le film Rain man, ce handicap n’en est pas un, à beaucoup d’égards. C’est comme si certains humains réagissaient de manière brutale à un monde qui n’a aucun sens, en proposant leurs propres règles, simplement. La société n’aime pas la différence. Quel que soit le pays, la différence va à l’encontre de la marche de notre époque. Là encore, ça se vérifie, mais un petit miracle s’est produit pour la famille de Jun. Son génie a été identifié tôt grâce à une thérapeute attentive au langage particulier de cet enfant. S’ensuit un parcours qui demande beaucoup d’investissement à chacun des membres de la famille. Yunsun en vient à souffrir d’être « normale » tant ça la prive de l’attention de ses parents. Niveau graphique, le style minimaliste ne nuit pas à ce genre d’ouvrage tourné vers le fond plus que la forme. Pour autant, la présentation comme la mise en page sont soignés, ornées de la subtilité coréenne de rigueur.