L'histoire :
Joseph Vissarionovitch Staline revient sur une terre qu’il connaît bien : la zone 0049 où se trouvait le camp de Novaya Uda. Quand il était jeune, il a été déporté dans ce camp de Sibérie sous le nom de Koba. Il a donc bien connu les temps rugueux de la Russie, la famine et la misère. Pourtant, Staline comprend que les lieux ont bien changé : tout est désert, ici, désormais. Seuls les bâtiments désaffectés témoignent de la présence de cet ancien goulag. Pendant ce temps, un frère et sa sœur aux cheveux rouges, Katia et Alexis, rendent visite à Lev. Celui-ci s’apprête à partir en chasse pour un gibier bien particulier. En effet, le cimetière est hanté par d’étranges personnages. Lev prend son fusil et accepte que les deux jeunes l’accompagnent. La nuit est sombre mais Lev sait qu’on ne peut trouver ces créatures qu’une fois la nuit tombée. Arrivé au cimetière, le groupe découvre un étrange spectacle : plusieurs personnes nues s’embrassent ardemment au milieu des tombes. Tous ont la peau striée de bandes noires. Lev prépare son arme et Alexis brandit sa hache. Pourtant, au lieu d’attaquer les mystérieuses créatures, Alexis abat son arme sur Lev. Alexis et Katia ont envie de mieux connaître ces personnes de la nuit, peut-être même faire partie de leur groupe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Découvrez l’histoire de l’URSS telle que vous ne l’avez jamais lue. Jean Dufaux s’associe avec Régis Pénet pour une œuvre atypique et troublante. En effet, l’intrigue bascule très vite dans le mythe vampirique et le lien entre le petit père du peuple et les créatures aux dents pointues semble bien hasardeux au départ. Pourtant, on glisse petit à petit dans un récit hautement symbolique très fort. Staline, sanguinaire dictateur, ne pouvait qu’être fasciné par les vampires et il rêve donc d’obtenir l’immortalité. Cependant, on est très loin des intrigues classiques des suceurs de sang : le mot vampire n’est d’ailleurs jamais prononcé. Les créatures fantastiques sont envoûtantes de beauté mais sont totalement nues, superbe vecteur d’érotisme et de désirs. Le récit s’épaissit quelque peu malgré tout avec de nombreux retours en arrière et des non-dits qui rendent l’album difficile à la compréhension. Cependant, il s’agit beaucoup plus de distiller une atmosphère et de transformer la réalité pour mieux la dévoiler ensuite. Le vampirisme est une métaphore constante de la soif de sang de Staline. Tout ce qui l’entoure sent la mort et la tristesse. Le ton est sombre et méditatif. Jean Dufaux ouvre l’esprit avec une intrigue surréaliste mais totalement prenante. Il faut dire que le dessin de Régis Pénet est particulièrement efficace et fascinant. Sur un trait épuré mais ultra efficace, le lecteur lui-même est hypnotisé par le graphisme délicat et réaliste de Pénet. Les couleurs pleines de douceur et de nuances de Nicolas Bastide mettent encore plus en valeur un travail graphique de haut vol. Un récit ténébreux qui confirme Staline comme l’un des plus grands monstres de notre Histoire…