L'histoire :
Dès l’automne 2011, le parti socialiste se met sur les rails de l’élection présidentielle en organisant des primaires. C’est un véritable succès médiatique, donc politique et… rentable (chaque participant doit verser 1 euro). A son terme, François Hollande est préféré. Martin Vidberg, dessinateur politique et blogueur, fait partie d’un pool d’invités qui a le droit d’assister au congrès l’investiture. Le caricaturiste prend cela comme une expérience : il joue le jeu et raconte sa journée en BD. En marge de cette actualité nationale, la crise continue dans le monde. Problème de trésorerie en Grèce, guerre en Syrie, 7 milliards d’êtres humains sur Terre… Puis vient l’hiver, soit l’époque des promesses électorales en solde, des mitraillages de sondages, de la fermeture tragique de Mégaupload. Vidberg repart aussi sur le terrain, pour suivre Philippe Poutou, le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste, en campagne durant une journée dans les Vosges. Plus tard, il suivra aussi Eva Joly, puis François Bayrou…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine, Martin Vidberg s’est mis au 9ème art pour raconter une année d’enseignement en BD (Journal d’un remplaçant). A l’époque, il ne savait pas trop dessiner et il a donc utilisé le principe des « bonhommes patates ». Or le bouquin a marché, Vidberg s’est diversifié et la patate est restée. Vidberg est aujourd’hui dessinateur de presse et d’actualité, notamment pour son blog et le site du Monde… mais piégé par le concept qui a fait sa notoriété ! Désormais, son public réclame des bonhommes patates, alors il dessine des bonhommes patates ! Après s’être bien moqué du quinquennat Sarkozy, il s’intéresse à l’année 2012 dans ce second volume de L’actu en patates, par un prisme toujours très orienté politique. Or l’année a été très riche en actualité : primaires socialistes, crise européenne, campagne et élection présidentielle… sans oublier les jeux olympiques, qui n’ont certes rien de politique, mais qui lui permettent de varier un peu le registre. Influencé par le sens du dialogue percutant de Trondheim, il fait souvent mouche dans ses idées et ses répliques. Il montre tantôt un humour finaud (pour Hollande, après l’état de Grâce, c’est l’état de Grèce…), tantôt des vannes bien pourries, donc hilarantes (l’explication des disciplines aux JO !). Ce type d’humour s’adresse à un large public (« hémicyclement » parlant), car Vidberg est en réalité plus cynique que féroce. Il parvient à rester en retrait, en adoptant une position adroite : celle qui consiste à être neutre et néanmoins moqueur. A en croire son blog et l’actualité virevoltante de ces dernières semaines (les facétieuses primaires de l’UMP), un troisième opus est déjà bien entamé…