L'histoire :
Après le combat au XIIe siècle sur les terres Cathares de Montségur, l’archonte Reka met un point d’honneur à décimer le Saint Empire Germanique de Frédéric II, étendant un peu plus encore le pouvoir de l’Eglise sur l’Europe. Trois siècles s’écoulent… A Florence en 1527, tandis que la peste étend ses ravages sur toute l’Europe, un certain Michelangelo et un certain Nostredame (Michel Ange et Nostradamus) reçoivent la visite de Doña Aker, l’une des 4 archontes. Elle leur rapporte que de nouvelles cartes, appelé « Eikôns », tout aussi puissantes que les ivoires originels des archontes, semble avoir été fabriquées et être en service à Rome. Elle y envoie Nostredame, à la tête d’une escorte de chevaliers noirs, pour s’en emparer. A ce moment même, les armées de Charles Quint assiègent et attaquent Rome. Parmi ces derniers, Dyo, qui emploie l’ivoire de la coupe, trouve son pouvoir concurrencé par celui inattendu d’un jeune orfèvre, Benvenuto Cellini. En observant les effets immunitaires contre la peste, de mystérieux symboles gravés sur un pendentif, ce dernier a en effet compris les possibilités offertes par ce pouvoir phénoménal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le synopsis général de la série (7 tomes prévus) était plutôt piquant : apprenez comment, depuis l’origine du monde, l’Histoire a été dictée par l’affrontement de 4 joueurs qui tirent leur puissance de cartes d’ivoire. Pourtant, une nouvelle fois sur ce quatrième volume, on reste sur notre faim. Le dessin réaliste de Léo Pilipovic est pourtant réussi, bien qu’on ait imaginé l’Italie de la Renaissance sans doute plus fastueuse. De même, la colorisation contrastée de Carole Beau est tout à fait correcte… Les couvertures signées Manchu (pour le fond) et Olivier Vatine (pour les premiers plans), superbes, restent pour le moment le meilleur atout de cette série décevante. Le manque d’enthousiasme provient du scénario de Jean-Pierre Pécau, qui ne rattache la lutte des archontes à l’Histoire que par bribes, dans un récit un peu confus. On ne s’attache ni aux personnages, ni à leurs desseins, on ne comprend qu’à moitié les répercussions de leurs actes, on sombre souvent dans le spectaculaire superflu (le monstre des catacombes, la peste fulgurante)… Plus que la « réécriture » promise de l’Histoire à travers le pouvoir des ivoires, on s’aperçoit au fil des tomes que le scénariste prépare surtout la cohérence les univers des séries Arcanes et Arcane majeur. S’il était ambitieux de vouloir réécrire l’Histoire, serait-il possible de réécrire l’Histoire secrète... ?