L'histoire :
Après 15 années de détention solitaire, et devant le fait accompli, le vieux et fatigué chef des Comprachios, Hardquanonne, a finit par avouer. Le destin a voulu que la bouteille jetée à la mer par l’équipage des Comprachios en train de faire naufrage arrive dans les mains de l’officier Jetson, le vil et manipulateur Sir Barkilphedro. Dans la lettre qu’elle enfermait, tout est dit. L’enfant Gwynplaine leur a été vendu à l’âge de 2 ans, pour quelques livres, sur ordre de sa majesté Jacq le Deuxième. Le jeune Gwynplaine a alors été rendu méconnaissable, subissant la « bucca fissa » et durant 8 ans, il a été exploité pour les tâches quotidiennes. L’heure de la fin venant, l’équipage a décidé de sauver son âme en tentant de sauver l’enfant. Ils l’ont mis dans l’unique canot, dans l’intention de le sauver de la noyade et de révéler enfin la vérité. Gwynplaine n’est autre que Lord Fermain Clancharlie, Baron Clancharlie et Hunkerville, marquis de Corleone en Sicile, pair d’Angleterre. Ainsi, de simple saltimbanque, il passe immédiatement à un rang égal à celui de la couronne britannique. Evidemment, Barkilphedro en profite immédiatement pour étendre un peu plus ses pouvoirs, faisant de Gwynplaine, son nouvel homme de paille.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le troisième volet de cette adaptation très personnelle de l’œuvre de Victor Hugo confirme une série qui prend des allures de chef d’œuvre. Désormais libéré des contraintes de présentation et d’introduction aux décors et aux personnages, le récit rentre maintenant pleinement dans son rythme de croisière, comme un bon roman qui se respecte, et il fait oublier un décollage un peu rude. Plus fluide, plus équilibré, la lecture de ce scénario de Jean David Morvan, alambiqué et un peu déjanté, s’apprécie alors d’avantage. De façon étonnante, le dessin admirable de Nicolas Delestret se fait aussi plus digeste, sans pour autant perdre en qualité et en complexité, tant au niveau des cadrages et des décors, qu’au niveau des expressions des personnages. Le plaisir est en tous points débridé. A la fois littéraire, avec un humour atypique, et bâti sur un superbe graphisme, la série fait maintenant bonne figure sans pâlir devant le grand De cape et de crocs d’Ayroles et Masbou. Une série à suivre absolument…