L'histoire :
Deux chercheurs font une découverte incroyable en observant dans un microscope. Ils ont la preuve de la vie sur la planète Mars. Ce qui signifie un espoir pour l’humanité de s’en sortir ! Et donc que les plus fortunés partiront tout recréer là-bas : les écoles, les forêts… mais aussi le capitalisme, les inégalités sociales, les pulls Desigual®… Ils décident aussitôt de brûler toutes leurs recherches.
Un homme politique fait un discours de campagne devant un pupitre et un public venu en nombre. Il oriente très sérieusement son propos sur l’identité française et ses valeurs… mais le public rigole. Le candidat est désorienté : il est censé être devant ses supporters, mais le public se marre. Son assistant vient jusqu’à lui pour lui murmurer dans l’oreille qu’ils ont eu un problème d’inversion de public : ce public-là était censé réagir à une performance comique lors d’un stand-up. Et d’ailleurs, au même moment, tandis qu’un pseudo artiste comique fait un sketch graveleux sur scène, le public l’acclame : « Président ! On va gagner ! »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique le titre de ce bouquin inscrit dans la collection fun et foutraque Pataques de Delcourt, cette Fin du sens scénarisée par « Ami Inintéressant » (c’est le pseudo de Pascal Galibourg) s’amuse avec le principe comique du non-sens. Une mécanique qui fonctionne chez les amateurs de second degré, à condition qu’elle soit bien pertinente et inspirée… ce qui n’est pas toujours le cas dans cette succession de gags en une planche dessinés par Rémi Lascault. Les deux compères diversifient les contextes (toujours dans notre société contemporaine), les situations (en famille, en politique, en entreprise, sur un plateau TV, dans le bunker présidentiel…), les personnages (journalistes, flics, jeunes de banlieue, chercheurs, Président…) et même les ressorts humoristiques. Au final, tantôt ça fonctionne et c’est gentiment marrant… tantôt ça manque d’inspiration, de percussion, ou c’est un peu gratuit et ça fonctionne moyennement. Le fil conducteur général du quidam incompétent élu Président de la République, en raison d’une faute d’orthographe dans son nom, oriente un propos général vers la satire politique nietzschéenne… et à maintenir le lecteur amusé jusqu’au bout. La griffe de dessin de Lascault est toute simple, avec une curieuse fantaisie de ne jamais dessiner les yeux des protagonistes.