L'histoire :
Il y a 100 000 ans, aux âges farouches, les Oulhamr ont été terrassés par une tribu ennemie. Goum l'ancien compte sur ses doigts : les survivants ne sont plus que cinq fois deux mains. Mais pire : le feu, qui était jusqu'alors entretenu au sein de deux coques, a été éteint. Après avoir jeté leurs morts dans le lac, les survivants sont harangués par leur chef Faouhm. Celui d'entre eux qui rapportera le feu parmi eux aura trois parts de chasse, recevra en partage Gammla, la fille de sa soeur, et deviendra chef à la mort de Faouhm. Or le vaillant Naoh convoite Gammla depuis des lunes. Il se lève et annonce fièrement qu'il relève le défi. Il ira chercher le feu chez les fils du mammouth ou chez les dévoreurs d'hommes. Il choisit deux compagnons véloces et adroits, pour l'aider dans sa quête : Gaw et Nam. Mais il doit aussi compter sur un sérieux concurrent : le puissant et féroce Aghoo, fils de l'auroch. Ses yeux cruels se posent déjà avec concupiscence sur Gammla... Le lendemain, Aghoo part avec deux guerriers vers le soleil couchant, tandis que Naoh, Gaw et Nam partent en direction des marécages. Ces trois là marchent durant plusieurs jours à travers la steppe avant d'arriver à un point d'eau encaissé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Spécialiste et passionné de préhistoire, Emmanuel Roudier poursuit dans ce créneau au sein du 9ème art. Il débute cette fois l'adaptation en 3 tomes de La guerre du feu, le roman de J-H Rosny rendu célèbre par le film de Jean-Jacques Annaud (1983). Sans doute cette quête située il y a environ 100 000 ans, était-elle l'une des toutes premières de l'homme, qui avait à l'époque découvert tous les bienfaits du feu : pour se chauffer, s'éclairer, repousser les prédateurs, renforcer ses armes et cuire sa nourriture. Roudier choisit de coller au roman originel, plus en tout cas que ne l'avait fait Annaud, notamment en reprenant des descriptifs poétiques, en voix off encadrés. Les dialogues, en français « normal », n'ont qu'une particularité : les héros parlent d'eux-mêmes à la troisième personne. Néanmoins, la narration est très souvent visuelle, confiée au dessin véritablement somptueux. Le style réaliste encré de Roudier, complété par la colorisation minutieuse et idoine de Simon Champelovier, fait la part-belle à ces âges farouches, surtout lors des scènes de combats entre animaux. Les mammouth contre les aurochs (sur une double page) : sublime ! Le lion blanc contre le tigre : ébouriffant ! Même Rahan en serait tout ébahi...