L'histoire :
Judith a 21 ans et elle est étudiante. Alors que tout semble bien se passer pour elle, elle est de plus en plus victime de curieux malaises où, durant quelques instants, sa mémoire lui joue des tours. Devant des proches insistants, la jeune femme finit par prendre rendez-vous chez le neurologue… mais ne se rappelle même pas avoir pris cet entretien. Après une première rencontre avec le docteur Pralamé, qui ne se passe pas bien et qu'elle oubliera totalement, Judith part en vacances. Rien ne se déroule alors comme prévu, puisqu'en plus de ses malaises habituels, elle se met à avoir des excès de violence envers un ami. De retour chez le neurologue, celui-ci lui prescrit un traitement contre l'épilepsie. Après quelques jours, cela n'a guère d'effets. Pire : les malaises sont plus nombreux qu'avant. Constatant la chose, le docteur Pralamé fait passer un scanner à Judith puis un IRM. La présence d'un astrocytome se confirme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lutter contre l'adversité n'est pas toujours aisé. Les épreuves sont nombreuses et parfois le travail à effectuer sur soi-même peut aussi être difficile. Avec La parenthèse, Elodie Durand raconte une histoire, la sienne : lors de ses 21 ans, des troubles de mémoire de plus en plus réguliers ont rendus sa vie impossible, et ce, durant plusieurs années. La situation fut telle, qu'elle oublia les bases et même jusqu'à son prénom. Le récit est parfaitement narré et utilise aussi bien le discours direct (avec Judith, l'alter ego de l'auteure), qu'indirect (avec sa mère). Malgré le contexte médical, La parenthèse nous épargne les incompréhensibles termes médicaux. Bien au contraire, Elodie Durand rend l'ensemble très didactique, expliquant ainsi chacun de ses examens. La grande force de cet ouvrage est son caractère émouvant et prenant, malgré la difficulté des épreuves endurées. Le titre ne tombe jamais dans le pathos et l'on accompagne néanmoins véritablement ce personnage (réel) dans ce cauchemar. Les dessins bénéficient d'un trait simple et épuré, agréable, entièrement en noir et blanc. Elodie Durand a eu l'idée assez osée d'inclure à certains moments clés des dessins réalisés à l'époque de sa maladie. La parenthèse a la force du témoignage et s’avère avant tout une formidable leçon de vie. Une lecture saisissante !