L'histoire :
Au beau milieu de montagnes luxuriantes, un hameau abandonné et désert. Un vieillard est venu y disparaître, il en est le seul habitant. Quand le soleil vient tout juste de s’effacer derrière la ligne de crête, la lumière s’éteint. Assis dans un fauteuil, il contemple ce spectacle naturel qui s’offre à lui et qui, de temps en temps, lui coupe le souffle. Il n’y a pas un signe de vie humaine, mais chaque nuit, de l’autre coté de la vallée, sur le flanc de la montagne, une petite lumière s’allume soudain. Qu’est-ce que ça peut bien être ? Qui peut l’allumer ? S’agit-il d’un réverbère resté là-haut dans un autre hameau inhabité qui soit encore relié au réseau électrique ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Grégory Panaccione (dessinateur de Un océan d’amour) s’est lancé dans l’adaptation du court roman d’Antonio Moresco publié en 2015. Dés les premières pages, cette histoire est intrigante et pleine de questionnements : qui est ce vieil homme qui vit comme un ermite dans un hameau abandonné ? Quelle est cette petite lumière qui scintille tous les soirs sur le flanc de montagne ? D’où sort ce chien aux pattes ensanglantées ? Le lecteur n’aura pas de réponse à toutes ces questions ! Il découvrira cependant assez rapidement qui se cache derrière cette petite lumière : un enfant qui vit seul dans la montagne. Au fil du temps, une relation va naître entre ce vieillard et ce petit garçon bien singulier. Inutile d’en dévoiler davantage sur cette fable teintée de métaphysique et un poil mélancolique. L’écriture est subtile, poétique, ménageant jusqu’à la fermeture de cet album certains mystères. Les amateurs d’histoires rationnelles risquent d’être frustrés, tandis que ceux qui aiment laisser libre court à leur imaginaire et apporter leurs propres interprétations vont être comblés. Graphiquement, Grégory Panaccione a pris plaisir à dessiner des grands espaces avec une nature sauvage envahissante. Les scènes de nuit ou dans la pénombre d’une maison sans éclairage démontrent sa belle maîtrise de la lumière. Avec de nombreuses pages sans texte, la narration est aérée, laissant le temps au lecteur de contempler de superbes paysages et d’avoir un cheminement comparable à celui du narrateur de cette histoire.