L'histoire :
Boston, Court street, 24 juillet 1920. Ponzi est acclamé par la foule en délire. Gênes, 17 ans plus tôt, Carlo Ponzi embarque pour l'Amérique dans l'idée d'y faire fortune. Sur le quai, sa mère lui dit au revoir et ne manque pas de lui adresser ses dernières consignes. Malheureusement, les 200 dollars qu'il a en poche vont succomber à sa passion pour les jeux de cartes. A son arrivée à Boston, il ne lui reste que 2 dollars 50, ce n'est pas avec ça qu'il va pouvoir rejoindre Pittsburgh, où habite son cousin Giovanni. Il compte bien profiter du billet gratuit pour New-York pour se refaire. A Grand Central Station, à Manhattan, il fait la connaissance d'un italien, qui lui explique comment mettre toutes les chances de son côté pour réussir à New-York. Carlo Ponzi devient Charles Ponzi. Il navigue de petits boulots en petits boulots, mais il se fait virer à chaque fois, car il a tendance à plonger sa main dans la caisse. Il change de ville : Pittsburgh, New Haven, Providence... pour rejoindre finalement Montréal. Là-bas, il prouve une nouvelle fois que le culot, ça marche ! Il entre dans la Banca Zarossi, dirigée par Luigi Zarossi, et demande à le voir en personne. Il se fait passer pour un banquier italien et parvient à se faire embaucher illico presto. La « Pyramide de Ponzi » commence à se construire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Pyramide (ou système) de Ponzi est entrée dans le langage commun en tant que mécanisme de financement. Il se définit par une arnaque simple, mais bien rodée, consistant à rémunérer les clients existants par les investissements des nouveaux entrants. Or tout s'écroule le jour où il n'y a plus assez d'argent pour renflouer tous les comptes ! En s'emparant de l'origine de ce mécanisme emblématique, Xavier Bétaucourt jette un joli pavé dans la mare du rêve américain. Si on la replace dans son contexte, cette histoire survient dans un pays alors en totale effervescence économique. Sans prendre de distance avec les faits historiques avérés, l'auteur dresse, sans concession, sans aucun jugement et avec une certaine légèreté, le portrait de cet homme qui est entré dans la légende. Au point de devenir une antonomase, une Ponzi désigne communément aujourd'hui une arnaque de grande envergure. Sur le plan graphique, Nathalie Ferlut perpétue son trait dynamique et plein de fantaisie, qui donne du ressort et du pep's au récit. Ses couleurs de type aquarelle, au pinceau, s'amusent à gagner son dessin vif et agréable. Jetez sans hésiter votre dévolu sur la Pyramide de Ponzi. Vous en aurez pour votre argent...