L'histoire :
D’après la mère de Benjamin, sa vocation de médecin s’est révélée dans les Landes à la fin des années 80. Alors que sa mère et lui faisaient les courses au supermarché, un homme avait fait un malaise. Le petit garçon de 3 ans avait assisté aux secours prodigués par le SMUR. Une fois sorti du magasin, il avait déclaré solennellement à sa mère : « C’est ça que je veux faire ». Il ne changera plus jamais d’idée et son projet se précisera rapidement. Il veut : « Réparer les gens à l’intérieur avec ses mains ». A 6 ans, il est abreuvé des épisodes du dessin animé « Il était une fois la vie ». A 11 ans, il est immergé dans le réalisme d’Urgences, il apprend les codes, le jargon et reproduit les scènes de la série en s’exerçant sur l’ancien poupon de sa sœur aînée.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour son premier roman graphique, Lisa Sanchis a choisi pour super-héros, Benjamin, son compagnon, qui est désormais chirurgien pédiatrique après un interminable chemin de croix. Elle retrace l’origine de son projet professionnel, la manière dont Benjamin l’a objectivé. Commence alors les études avec la sélectivité du concours, puis l’externat et l’internat. Elle décrit avec beaucoup de justesse un réel sacerdoce durant lequel ceux qui sauvent des vies sont malmenés, soit par leurs pairs, soit par un système à l’agonie qui manque de moyens humains. Elle rend compte d’une triste réalité qui génère chez les soignants du stress, de la fatigue, sans pour autant être dans la revendication. Lisa Sanchis dissèque également l’organisation des services hospitaliers (hiérarchie, cohésion, traditions, etc.) souvent méconnue du grand-public. L’auteur ne nous épargne pas la description technique de certaines interventions... âmes sensibles s’abstenir. Au-delà du caractère descriptif de ce métier extraordinaire, Lisa Sanchis évoque également la relation avec les patients qui ne laissera pas indifférent les lecteurs. Graphiquement, le dessin est minimaliste, limitant la palette chromatique à 3 couleurs.