L'histoire :
Au QG de la CIA, Cindy assiste au briefing qui confirme le changement d'approche souhaité par la Maison Blanche. Le président Obama veut quitter l'Irak et se concentrer sur le Pakistan, pour un nouveau déploiement d'agents de terrain. L'objectif est clair : espionner les talibans et leur alliés d'Al Qaïda à la source. Pour cela, il faut s'installer au plus près du lieu de résidence supposé d'Oussama Ben Laden, et patiemment suivre les mouvements de ses proches. Parmi ceux-là, Abdou Al Yemeni joue le rôle de relai entre le Cheik du Jihad et les troupes qui le soutiennent et le suivent, en Afghanistan, en Irak, au Yémen, au Cachemire. Un jeu de clés USB qui sont dupliquées et expédiées dans les zones clés de la nébuleuse terroriste. Cindy va pouvoir retourner à l'antenne de Peshawar, sentant que la nouvelle administration devrait lui apporter le soutien et la cohérence qu'elle espère depuis 2001. Elle va y dynamiser les troupes de la CIA, les incitant à trouver toujours plus de renseignements pour finir par localiser le numéro 1 d'Al Qaïda. Tous sentent que cela est possible, qu'à force de démasquer et de neutraliser ses lieutenants, ils vont finir par réunir les informations irréfutables pour justifier une action américaine. Au même moment, dans une villa d'Abbottabad, Ben Laden et sa famille vivent à l'abri des regards, reçoivent leur famille et la visite d'Al Yemeni.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième volume (sur trois) approfondit clairement le travail des espions de la CIA, tout en nous faisant pénétrer dans le secret des relais de Ben Laden, tous ceux qui permettent au leader d'Al Qaïda de conduire son combat en restant à l'abri des regards. Jean-Claude Bartoll réussit à nous faire comprendre la difficulté de Ben Laden à maîtriser ses troupes disparates, pas toujours alignées sur ses objectifs. En décrivant des scènes quotidiennes dans la villa ou le chef terroriste abrite sa famille, il donne par ailleurs une vision très réaliste et crédible à son récit qui prend des allures de reportage. Cindy reste le personnage central de l'histoire, celle qui accroche le lecteur. On partage son envie de réussir et ses périodes de doute, on admire son courage et sa ténacité. Ce deuxième tome quasiment dépourvu de scènes d'action n'en est pas moins prenant, faisant monter l'intensité du suspense à travers à la fois les enjeux complexes des décisions politiques, et le rôle trouble de certains personnages, comme le mystérieux Saïd François. Le dessin de Jef est sans surprise, très fortement basé sur des modèles photographiques, le dessinateur ayant visiblement choisi pour ce travail le réalisme avant toute chose. L'ensemble tient bien la route, avec sérieux et sans second degré, dans l'attente a priori de l'assaut final.