L'histoire :
Comme tous les matins, Edda se rend au village pour quelques courses et au bureau de poste pour récupérer le courrier de la famille. Parmi les factures et la paperasse, une lettre lui est destinée. Cette enveloppe est la réponse de l’université : Edda va pouvoir faire des études de médecine. Alors que ce courrier devrait la ravir, la jeune femme le cache dans une poche et rentre chez ses grands-parents comme si de rien n’était. Son grand-père, un immigré chinois, est un ancien commerçant. En patriarche, il règne sur la famille et se montre des plus strictes avec les femmes de la maison. Il ne supporte pas que ses 4 petites filles aient des maillots deux pièces pour aller à la plage, qu’elles regardent certains programmes TV qu’il juge trop violent et surtout qu’elles suivent une autre voie professionnelle que la sienne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au moment de la révolution culturelle en Chine, de nombreuses familles ont du quitter précipitamment leur pays. Le grand-père de la famille d’Edda a tout perdu ; et en France, il a le sentiment d’être méprisé. Alors que ses petites filles aspirent à une autre vie que la sienne, il se montre tyrannique et tente de mettre en échec leurs projets. Cet album nous plonge dans une histoire familiale où le poids des traditions communautaires se heurte à la volonté d’émancipation féminine des nouvelles générations. Sans être dans le rejet de leurs racines, ni de leur culture, ces jeunes filles d’origine asiatique vont faire preuve de pugnacité et d’indépendance afin de s’affranchir de ce joug patriarcale. Avec l’aide de leur mère et de leur grand-mère ces jeunes femmes vont pouvoir changer de destinée et accéder à davantage d’indépendance. Ce récit de sororité est touchant et porteur d’espoir pour les jeunes femmes sous l’emprise de traditions culturelles oppressantes. Ce récit graphique monochrome de plus de 250 pages est aéré. Pour l’illustrer, Lucie Quéméner a fait le choix d’un dessin naïf quasiment enfantin.