L'histoire :
Les époux Roquebrune sont morts tous deux, l’un tué en combat singulier par son cousin Adémar, l’autre poignardé par son propre fils. Mais la malédiction qui frappe le domaine n’en est pas annulée pour autant ! Les chimères, demi démons dont la destinée est étroitement liée à celle des humains, complotent dans les profondeurs du château. Leur seul espoir de survie reste Abeau, le fils du couple décédé, avec qui ils espèrent fusionner pour assurer leur avenir. De son côté, la petite Cylinia, fille de la « sorcière » Gwenaldren brûlée vive après un jugement inique, poursuit sa vengeance. Le réveil du clan des chimères est imminent. Le châtiment de Cylinia va s’accomplir ! Pour les contrer tous, le nouveau seigneur de Roquebrune prépare ses troupes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le monde des Stryges est une des plus grandes réussites d’Eric Corbeyran. Cependant, de grandes inégalités distinguent les 3 séries qui forment cette saga (Le chant des Stryges, le maître de jeu, le clan des chimères). Le clan des chimères est d’ailleurs la moins originale de toutes. Jusque là, le scénariste avait toujours fait des efforts pour inscrire son histoire dans notre monde, sans autres éléments fantastiques que la présence cachée de ces bêtes surpuissantes que sont les Stryges. Ici, magie, créatures des marais et dragons font irruption dans le monde des vivants, sans que cela les étonne outre mesure. C’est un peu dommage. Le monde des Stryges tirait sa force de la discrétion des événements surnaturels qui s’y déroulaient. Cependant, au delà de cette subtilité scénaristique, l’histoire est bien construite. C’est plus du coté du dessin que l’album déçoit par rapport aux précédents. La couverture elle-même trahit un relâchement dans la finesse du dessin. Certaines planches ne sont que de pâles reflets de la précision à laquelle nous avait habituée Michel Suro. Enfin, il parait bien curieux d’introduire de nouvelles techniques graphiques dans un 4e tome. L’utilisation sporadique, mais bien présente, d’une méthode quasi pointilliste jure carrément avec son style. Faut-il y voir une transition graphique, ou des expériences passagères du dessinateur ?