L'histoire :
Le lapin des Baskerville gambade jovial à travers la forêt, lorsqu’il croise le gros poussin jaune qui cherche sa maman. Ce dernier promet de maraver sévère la tête de celui qui aura causé du tort à sa maman. La seconde d’après, le lapin croise son pote le renard, qui tient une poule morte dans sa mâchoire. Le lapin est mort de rire en s’imaginant ce que le gros poussin jaune va lui faire. Mais bon, tout cela est bien gentil, mais le lapin revient rapidement à ses deux préoccupations majeures : hanter la forêt pour soigner sa réputation de lapin méchant ; et trouver des carottes à grignoter. Le ventre vide, il se cogne contre un champignon, duquel apparait un « génie du champignon magique ». Cette créature lui propose instantanément un vœu à exaucer. Ça n’est qu’après avoir demandé « une carotte » que le lapin des Baskerville réalise qu’il aurait pu demander un truc beaucoup plus intéressant. Surtout que maintenant qu’il a une carotte, il lui faut une casserole pour la faire cuire. Il demande donc à ses copains, les escargots (perfides), de surveiller sa carotte, le temps d’aller chercher ce qu’il faut…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vu le titre détourné de l’œuvre la plus connue de Conan Doyle et sa couverture percutante, nous étions en droit d’attendre un humour plus… mordant. A travers ce petit bouquin à reliure souple de la collection Pataquès (dirigée par James), Pierre Mortel (au scénario) et Anaïs Dumas (au dessin) s’amusent avec un personnage de petit lapin blanc qui veut faire croire qu’il est méchant, à travers 115 pages de « gags » enchainés sans débuts francs, ni chutes bien marquées. Mais personne n’est vraiment dupe dans cette forêt au décor sommaire. Quelques rares animaux parmi les plus idiots font mine de le suivre dans ses délires, mais sans grande conviction. On décroche quelques sourires, notamment pour les séquences avec le gros poussin jaune complexé, ou celles avec le renard qui a appris à grimper aux arbres, mais pas à en redescendre. Or il ne faut pas compter sur le dessin pour susciter l’intérêt : dans un décorum secondaire, celui-ci est patatoïde et minimaliste pour tous les animaux, dans une veine globalement trondheimienne. La colorisation sera ainsi très utile pour distinguer l’ornithorynque du renard, ou les escargots des loups-belettes qui, comme conscients des limites graphiques de son autrice, s’auto-définissent donc comme des be-loups (c’est toujours mieux que des loupettes).