L'histoire :
Ayla naît un jour de printemps en 1558, en pleine période de chasse aux sorcières. Les femmes dites « guérisseuses », qui se transmettent le savoir des plantes, des esprits, des cycles de la lune sont chassées et brûlées. Sa mère Sahannah a pour apparence totem un être humain et préfère apparaître sous les traits d'une femme. Sahannah et son mari Bo sont très heureux de cette naissance. Tante Octavie observe l'accouchement par le trou d'une serrure. Elle a sûrement vu l'esprit du cheval, totem d'Ayla, sortir du ventre de sa mère en même temps que l'enfant, et a dénoncé sa propre famille aux autorités. Pour sauver la vie de sa fille, la mère confie son enfant à Jeanne, qui a simplement le temps de fuir avec le nouveau-né avant l'arrivée des soldats. Les années passent. Ayla a bien grandi. En octobre 1572, Ayla se réveille d'un rêve étrange, où elle voit apparaître un cheval qui semble fusionner avec elle... Elle observe ses frères et sœurs de cœur et part dans la forêt de bon matin pour retrouver sa monture, un superbe cheval nommé Témis. Tandis qu'elle lui raconte son rêve, une fée grincheuse essaie de se rendormir sur les branches d'un arbre. Un bruit résonne, Ayla voit passer un cerf, puis des hommes à cheval. Ils l'accusent d'avoir détourné leur cible, elle leur est redevable. Et il est impossible qu'une gueuse comme elle possède un si beau cheval. Témis s'emballe et met les soldats à terre. Alors qu'elle fuit, Ayla les entend crier qu'ils la retrouveront...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Séverine de la Croix collabore avec Violette Grapski sur cet album jeunesse mélangeant récit historique à l'époque de la chasse aux sorcières et monde fantastique. Dans l'atmosphère magique où grandit Ayla, l'on croise en effet korrigans, fées et elfes. En grandissant, Ayla se voit, comme sa mère avant elle, accusée de sorcellerie. Pour espérer survivre et ne pas être conduite au bûcher, elle décide de quitter sa famille d'adoption et de fuir. Elle espère retrouver son peuple, les Mogaïs, des créatures magiques qui se cachent du regard des hommes. Les vingt premières pages sont introductives à l'univers. Elles ne se présentent pas sous forme de planches de BD, mais sous la forme de texte illustré. La scénariste nous explique le monde dans lequel vit Ayla, son histoire, la cohabitation entre des êtres magiques et les humains. Elle commence ensuite son récit plusieurs années après la naissance de la jeune fille, sous la forme cette fois d'une bande dessinée. L'histoire entrecroise des faits historiques de la chasse aux sorcières avec les contes et légendes. Dès le départ, on ressent l'aspect mystique du scénario, qui peut dérouter. A mesure que le récit avance, on est parfois perdu. En effet, il n'est pas toujours aisé de démêler ce qui relève du factuel, ou de l'invention. Tout s'entrecroise. La narration n'est pas toujours très évidente à suivre, décousue. Graphiquement, Violette Grapski propose de belles illustrations à l'aquarelle, douces et enfantines. Ce visuel contrebalance complètement la dureté de l'histoire. Ce premier tome prend davantage forme sur les dernières pages, annonçant une suite prometteuse.