L'histoire :
Amalek était chef d'une puissante tribu du Moyen-Orient. Il s'en pris aux hébreux lorsque ceux-ci décidèrent de fuir l'Égypte. Mais les raisons pour laquelle il avait autant de haine pour les enfants d'Israël reste aujourd'hui une énigme. Sa haine semblait innée, irrépressible, sans limite. Amalek voulait les détruire jusqu'au dernier. Bois de Boulogne, Paris, 1979. Un jeune homme se soulage dans la bouche d'une prostituée. Alors qu'il a fait son affaire, il la quitte, accompagné de deux potes qui assistaient à la scène. Soudain, une bande de skins vient à leur rencontre en les apostrophant, à coup de « sales youpins ». Quelques mots doux et les coups partent. Parmi les cogneurs, on retrouve Franck. Cadet de la famille Kravitz, c'est un juif de 17 ans qui ne laisse pas dormir ses poings tranquilles, toujours prêt à en découdre avec les gens d'extrême-droite. Justement, il vient de rentrer chez lui. Il est 3 heures du mat'. Il aperçoit Mamishka, sa grand-mère, en train de parler avec le fantômes de sa sœur. Il file se coucher dans la chambre qu'il occupe avec son frère Rapha qui est en train de lire un illustré. Franck rentre avec un œil au beurre noir et du sang sur son tee-shirt. Les Kravitz, c'est une famille un peu barrée, qui aime la bagarre, qui a des comptes à régler avec la vie. Ça tombe bien, le lendemain, Franck tombe sur un pote qui lui propose de passer un soir à l'une des soirées de l'ODJ, organisation dans laquelle Laurent, son frère ainé, a adhéré...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au cœur des années 80, une période de tensions émerge en France. Tandis que Mesrine termine sa cavale, Action Directe apparaît et le ministre Robert Boulin est retrouvé mort dans des circonstances troubles. Dans ce climat lourd, un groupe de jeunes juifs crée l’Organisation Juive de Défense (OJD) pour contrer la montée d’une extrême droite agressive. Le Nom d’Amalek, signé David Rybojad et Éric Corbeyran, s'inpire de faits réels pour plonger le lecteur dans cette décennie de plomb où violences idéologiques et luttes de pouvoir s’entremêlent. Paris est le théâtre d’une guerre secrète. L’intrigue tourne autour d’« Amalek », un nom biblique, symbole d’un mal ancien et absolu, qui incarne une figure insaisissable orchestrant des actes terroristes dans la capitale. Le récit, à mi-chemin entre le roman familial et le thriller, mêle fiction et réalité, explorant les luttes souterraines de groupes prêts à tout pour défendre leurs idéaux. Au fil des pages, se dessine un réseau complexe où se côtoient politiciens, espions, résistants et mercenaires, chacun jouant un jeu de manipulations et de trahisons, brouillant les frontières entre bien et mal. Dans un Paris oppressant, dépeint tout en nuances de gris, les protagonistes évoluent entre vengeance et idéal, livrant une réflexion sur la justice et les actions radicales. Le dessin vif et sombre de Nicolas Bègue capture cette atmosphère asphyxiante et radicale, offrant au lecteur une plongée haletante dans un pan méconnu de l’histoire contemporaine.