L'histoire :
Le jeune Dorian Gray est un jeune homme d'une très grande beauté. Son ami, le peintre Basil Hallward réalise alors son portrait, qui se révèle être la plus belle œuvre qu'il ait jamais peinte. Il ne souhaite pas l'exposer car il y a mis trop de lui-même. Dorian va faire la connaissance de Lord Henry, dit Harry, un ami de Basil. Mais Dorian se laisse séduire par les théories sur la jeunesse et le plaisir de ce nouvel ami qui le révèle à lui-même. Il ressent dès lors une violente jalousie à l'égard de ce portrait. Il souhaite que le tableau vieillisse à sa place, pour que lui, Dorian Gray, garde toujours sa beauté d'adolescent. De manière incompréhensible, son souhait se réalise. Pendant bien des années, il accumule les péchés et devient de plus en plus mauvais ; et le tableau prend sur lui la laideur de l'âge et de la déchéance. Après un ultime crime, poursuivi par sa mauvaise conscience, Dorian décide alors de devenir sage. Au sortir de sa première bonne action, il court voir si le portrait n'aurait pas embelli… mais la toile porte encore plus qu'avant les traits de la vanité et de l'hypocrisie. Désespéré, Dorian poignarde le tableau. Plus tard, on retrouvera un homme vieux et hideux, face à la toile qui a retrouvé sa beauté première…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adapter un tel chef d'œuvre est à la fois une folie et un pari risqué. Le roman d'Oscar Wilde est certes fantastique, mais avant tout philosophique. Il aborde des thèmes aussi variés et profonds que l'art, la beauté, la recherche de la beauté par l'art et l'artiste, l'art et la morale, le Bien et le Mal, l'amour, l'égoïsme, la tentation, l'hédonisme... Retranscrire tout cela en 64 pages était une mission impossible, elle n'est donc pas remplie. Pour autant, l'essentiel de ces questionnements est là, car l'adaptation reste fidèle au roman. Cette fidélité à la tradition wildienne va jusqu'à s'inspirer du travail pictural d'Audrey Beardsley qui illustra Salomé de Wilde en 1892. Le travail de Stanilas Gros est donc un exercice de style très documenté et travaillé. Les amateurs apprécieront de croiser, au cours de la lecture, quelques veilles connaissances, créatures littéraires de l'époque victorienne. En effet, Gros ne s’est pas contenté d’une adaptation fidèle et nous propose une relecture qui devrait ravir ceux qui ont déjà lu le roman et amener les autres à courir chez leur libraire…