L'histoire :
Orphelin dans l’Amérique du début XXe siècle, Tom Sawyer est éduqué par sa vieille tante Polly, en compagnie de son frère Sid. Enfin, « éduqué » est un bien grand mot ! Car le garnement est un véritable cancre, champion des bêtises. Il tire au flanc, collectionne les mensonges et les coups bas, fait l’école buissonnière… En bref, il passe le plus clair de ses journées à se donner du bon temps en compagnie de son ami Huckleberry Finn, piquant tantôt une tête dans le Mississipi voisin, tantôt de la confiture dans le cellier de sa tante. S’il s’agit de repeindre la clôture, il invente une astuce pour le faire faire par les autres, monnayant au passage cette corvée ! Et s’il se met un moment à fréquenter plus assidument les bancs de l’école, c’est surtout pour approcher Becky Thatcher, la fille du juge, dont il est tombé amoureux. Il rivalise de malice pour se faire remarquer de cette dernière, jusqu’à se mettre parfois dans des situations très délicates. Puis une nuit, Tom et Huck se rendent à minuit avec un chat crevé dans un cimetière, poussés par une improbable superstition anti-verrues (!). Ils repèrent alors 3 hommes éclairés d’une lanterne, occupés à déterrer un corps. Ils reconnaissent parmi eux le docteur, le poivrot Muff Potter et le patibulaire Joe l’indien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lire l’adaptation d’une œuvre littéraire en BD est un moyen ingénieux et sympathique de faire, en quelques sortes, « l’école buissonnière »… Partant de cette idée, il n’y a rien d’étonnant à retrouver au sein du catalogue Ex-libris Les aventures de Tom Sawyer, chef d’œuvre de la littérature américaine ! Co-scénarisée par Frédérique Voulyzé et Jean-David Morvan (lui-même directeur de la collection Ex-libris au sein de laquelle il s’auto-édite), cette adaptation respecte fidèlement le texte original du roman. Surtout, elle fait hommage à l’esprit de l’œuvre de Mark Twain, « observateur des peuples », qui s’était attaché à utiliser la langue parlée des américains du sud. Néanmoins, elle souffre de comparaison avec la série animée des années 80 (ce qui n’est pas forcément préjudiciable !). A l’origine de ce parallèle, on désigne évidemment l’espièglerie des personnages et surtout le style graphique de Séverine Lefèbvre, jeune dessinatrice issue de la génération manga. Lefebvre livre un dessin clair, léger, lisible, délicatement coloré, dont le principal défaut est sans doute de manquer encore un peu de caractère. Intégrée à l’atelier rémois 510 TTC (Morvan, Buchet, Lerolle…), la jeune dessinatrice ne manquera pas d’affirmer son trait au fil des épisodes à venir. Au sortir de cette lecture plaisante, les aficionados nostalgiques se retrouveront tout guillerets, avec le générique de la série télé en tête…