L'histoire :
Un soir en Chine, deux jeunes femmes, Qian et Nie, s’apprêtent à sortir et se font belles. Un peu plus tard, un homme passablement ivre se fait éjecter d’une taverne et déambule dans les ruelles. L’une des deux femmes lui propose alors, à un carrefour, de lui tenir compagnie, ce qu’il accepte aussitôt vu leur beauté. Il ne se doute pas un instant qu’il est tombé dans un piège où la mort l’attend au bout. Après s’être acquittées de leur sombre besogne, les deux femmes rentrent alors que le jour se lève. En chemin, elles rencontrent un jeune homme cherchant son chemin, et elles le renseignent. A la demeure, Qian et Nie font le bilan de leur nuit à leur maîtresse, également une démone, qui renifle sur elles une odeur étrange : celle du jeune homme croisé plus tôt. Elle leur demande de le retrouver afin qu’il lui serve de repas. Ce voyageur se nomme Ning et vient réclamer l’argent des débiteurs de son patron. Il passe la soirée à boire avec un autre voyageur et ne peut s’empêcher de penser à Qian. Coïncidence, celle-ci le réveille au beau milieu de la nuit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Originellement, Les contes du boudoir hanté réunissent de nombreuses nouvelles (presque 500). Dans ce premier tome, nous découvrons l’une d’entre elles nommée Nie Xiao Qian, pour illustrer la 3e série de la collection Ex Libris à nous dévoiler l’adaptation en bande dessinée d’un célèbre récit provenant d’Asie. Nous suivons le parcours de deux femmes devenues fantômes, placées sous le joug d’une démone qui les force à la nourrir du sang des hommes. Cette situation change le jour où elles rencontrent un beau jeune homme qui veut à tout prix les aider. Si l’histoire mêle différents aspects, il faut dire que la romance se prête fort bien au fantastique et nous fera irrémédiablement penser aux nombreux films chinois aux thèmes similaires, avec par exemple Histoires de fantômes chinois (par Tsui Hark). Sans être exceptionnel, le scénario est intéressant et se découvre avec plaisir. Pour illustrer l’ensemble, on retrouve Yishan Li, dont le trait aux relents mangas est parfaitement à propos. Son trait fin manque ceci dit de détails, ici compensés par une colorisation judicieuse. Vu que la dessinatrice se charge elle-même de l’ensemble, elle semble connaître ses défauts… Une première nouvelle intéressante.