L'histoire :
Mady a une trentaine d’année. Légèrement bobo, elle balance encore entre la grande adolescente attardée et la féministe soumise au dictat de l’air du temps et zappe tout dans sa vie décousue : le boulot, les mecs, les souvenirs. Au terme d'une enfance tragiquement banale, elle est devenue une adulte ordinaire. Elle nous promène avec sa copine au café, où l’on palabre des heures sur le dernier petit ami, puis on la suit à l’apéro chez un pote où l’on palabre des heures sur les dernières infos économiques vues au JT. Au petit matin, l’odeur du café fait soudain rejaillir, par bouffées, les souvenirs d’enfance. Mady se souvient alors du week-end en famille à Deauville et de la sacro-sainte soirée avec le grand-père et son journal de 20 heures. Mais surtout, la jeune Mady, véritable urbaine se sent seule. Elle se morfond.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Madeleine Martin, alias Mady, met en scène sa vie au travers d'un facebook imprimé. A partir d'une intention connotée Proust (elle affirme toutefois n'avoir jamais lu l'ouvrage référent) lui offre de créer ses propres madeleines, désarmantes de platitude et de banalité, dignes du café du commerce. Pas franchement amusant, pas franchement intéressant, les Madeleines de Mady sont malgré tout rafraichissantes. Madeleine Martin nous a sorti la panoplie de la parigot bobo et rien n’est vraiment original dans ce blog imprimé, sauf peut-être le dessin et le découpage. En effet, ils donnent une impression de réalisme et de vivant, très réussie, bien qu‘utilisant des techniques un peu désuètes. En tous cas, le mouvement et les expressions y sont particulièrement bien rendus. Cependant, la lectrice de 30 ou 40 ans (le lectorat cible) trouvera certainement sa propre madeleine dans une de ces 50 historiettes... sans pour autant y trouver un quelconque intérêt. Dommage, car on perçoit le talent de cet auteur qui s’est peut-être simplement trompée de sujet ?