L'histoire :
Echappé du collège, grâce à l'aide de l'ordinateur Alice, qui était censé surveiller ses moindres faits et gestes, Théo découvre la vie à l'extérieur, et la liberté inconnue, pour lui, des orphelins de la tour. De nombreux enfants vivent ainsi dans les souterrains et au milieu des ruines de l'ancienne New York. Ils sont protégés par Ambre, un superviseur qui a trahi la cause de la tour pour devenir un renégat protecteur des enfants. Pendant que les superviseurs du collège lancent une procédure de désactivation au cœur même de l'ordinateur qui a laissé Théo s'enfuir, une équipe est envoyée à la recherche du jeune garçon. Ce dernier semble en effet revêtir à leurs yeux une importance stratégique. La véritable nature des pouvoirs de Théo va finalement se révéler…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce diptyque original part de l'idée devenue (somme toute) assez commune dans la BD ou dans le cinéma, d'une société futuriste dont la vie serait contrôlée par des machines (les références à la célèbre saga Matrix sont évidentes, notamment dans les scènes de combat d'homme à homme). Cela dit, les auteurs traitent le concept d'une manière suffisamment originale pour retenir l'attention. Ils nous intéressent au questionnement du personnage de Théo et mettent en avant des ordinateurs presqu'humains et leurs étranges interventions dans la vie des personnages. Le suspens instillé dans le premier album sur les pouvoirs du jeune garçon et les liens uniques qui l'unissent à l'ordinateur Alice, restent épais jusqu'à la toute fin de l'album… au point de donner l'impression d'une conclusion un peu précipitée. C'est d'ailleurs sur ce point que ce deuxième opus déçoit : les deux auteurs ayant visiblement eu des difficultés à gérer sur deux fois 48 pages une intrigue prévue à l'origine pour un format plus long (3 albums). Très fouillé, le dessin de Thomas Allart cherche lui aussi encore ses marques, avec des scènes de mouvement pleines de hachures, des corps presque déformés (surprenants), et des emprunts visuels trop nombreux à divers maîtres de la BD (Frank Miller en page 16, Paul Gillon pour les visages d'enfants). Il n'en reste pas moins un album visuellement intéressant, qui contient quelques très belles scènes de foules et de villes futuristes, mais laisse le lecteur frustré par une conclusion brutale et de nombreux éléments du scénario qui resteront mystérieux…