L'histoire :
Caligula est gravement malade, probablement empoisonné, sur son lit de mort. C'est du moins ce que pensent les dignitaires de Rome qui organisent déjà sa succession, avec la passive collaboration d'Agrippine. Mais à la surprise de tous, l'empereur guérit et va entrer dans une période de folie vengeresse envers ceux qui ont agi pour prendre le pouvoir. Il va étrangler son épouse dans un acte de colère furieuse lorsqu'elle l'accusera d'être le seul responsable du fait de ne pas avoir d'enfant, ni avec elle ni avec aucune autre. Agrippine est harcelée de demandes de Lepidus et d'un groupe de sénateurs qui sollicitent son soutien pour tenter de démettre cet empereur devenu fou, qui assassine à la moindre contrariété. Ils lui promettent pour cela de garantir que son fils Néron accèdera au trône dès qu'il en aura l'âge. Mais ne veulent-ils pas, en réalité, mettre fin à l'expérience impériale et rétablir le pouvoir du sénat ? Quoi qu'il en soit, le complot échoue, Lepidus est égorgé et Agrippine envoyée en exil sur une île. Mais depuis sa demeure isolée de tous, la jeune femme ourdit son plan : mobiliser d'anciens esclaves affranchis pour leur promettre un destin de nobles à la hauteur de leur fortune, et trouver un général humilié par l'empereur, prêt à se sacrifier pour venger son honneur. Agrippine sera bientôt de retour au cœur du pouvoir.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Agrippine déploie toute son intelligence pour arriver à ses fins et placer son fils sur le trône d'empereur de Rome. Avec patience, elle subit les mariages forcés, auxquels elle met fin de manière radicale, et les privations de liberté quand son rôle contre l'empereur est dévoilé. Lorsque Caligula est assassiné par un général qu'elle a mandaté, l'arrivée de Claude au pouvoir est aussi de son fait. Elle fait son retour à Rome et consacre son énergie à la future prise de pouvoir par Néron. Le jeune garçon est élevé par Sénèque qui est très proche d'elle, elle va également surveiller de près l'arrivée de la jeune femme de Claude, Valeria, dont le deuxième enfant, s'il était un garçon, pourrait être une menace. Ce deuxième tome sur trois croise le récit qu'on peut lire dans l'excellent album consacré à Messaline, dans la même collection et par le même scénariste. Un angle différent pour la même période, toujours passionnant et révélateur de la tension politique et des menaces permanentes autour des empereurs. La conclusion de cet épisode est parfaite, pleine d'un suspense prometteur qu'on devine dans le regard d'Agrippine, formidablement réussi par le dessinateur Roberto Ali. Une profondeur insondable qui traduit l'ambition folle de l'héroïne de cette trilogie très réussie.
