L'histoire :
Après avoir maté la rébellion gauloise fomentée par Vercingétorix au printemps 55 avant JC, Jules César se tourne ensuite vers le projet d’invasion de la Bretagne, actuelle Grande-Bretagne, complice à ses yeux d’avoir donné asile à ses frères celtes. Mais contrariée par la météo et enlisée contre les tactiques de guérillas des Bretons dans une guerre d’embuscade, et très loin de ses bases arrière, l’expédition est un échec. Tout comme celle de l’année suivante, guère plus convaincante. Pendant plus d’un siècle, l’île ne tombera pas sous le joug de l’empire romain. En l’an 42 de notre ère, l’empereur Claude, Tiberius Claudius, cherche à marcher dans les pas de son illustre aîné. Profitant d’un conflit entre les tribus des Catuvellaunes et des Atrébates, Claude place à la tête de son expédition Aulius Plautius, un chef de guerre ambitieux, impitoyable et totalement dénué de scrupule, secondé par le fidèle Narcissus, un esclave affranchi de l’empereur. Et à l’été 43, ce ne sont pas moins de 44 000 hommes qui débarquent sur Britannica sans rencontrer de résistance… hormis celles de Caratacos et de son frère Togodumnos, chefs des Catuvellaunes. Ces derniers, incapables de repousser les envahisseurs se tournent alors vers les autres tribus afin d’y trouver renfort et ralliement. Mais Antedios, chef des Icènes se refuse alors à aider un ancien collaborateur des Romains, malgré les rêves funestes de sa fille Boudicca, vénérable interprète de la prêtresse d’Andrasta. Celle-ci annonce un ciel obscur à venir sur l’île. Sans aucune aide, les Catuvellaunes sont bientôt encerclés dans leur ville de Camulodunon – actuelle Gloucester. C’est la reddition, tandis que leur chef Caratacos réussit à s’enfuir. Débarqué de Rome, l’empereur impose alors à tous les chefs de tribus de venir lui prêter allégeance et lui payer tribut, ce que fait Antedios, accompagné de sa fille, depuis peu épouse de Prasutagos…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Plus communément appelée Boadicée, mais aussi Boadicea en latin, ou encore Boudica ou Boudicca, en anglais, cette reine de la tribu des Icènes est une véritable héroïne des îles britanniques, dont une statue la représentant sur son char est même érigée à Londres. Véritable résistante à l’occupation romaine de la Bretagne lors du 1er siècle de notre ère, elle méritait sans aucun doute sa place parmi la collection des Reines de sang. Malheureusement, ce premier opus ne la met guère en valeur, tant il se satisfait de planter, certes fort bien, le contexte historique. On voit donc tous les rouages de l’Histoire se mettre en place, des échecs de César au siècle précédent jusqu’à une certaine colonisation d’une partie de l’île, en passant par les conflits internes aux tribus autochtones, ou encore à la complaisance de certaines autres, dont celle des Icènes, s’arrangeant plutôt bien des échanges avec Rome, contre une certaine indépendance et liberté. Ce sont donc dans les préparatifs romains, leurs stratégies guerrières et autres combats acharnés qu’il faudra aller trouver son bonheur en attendant que la future reine ne se dévoile plus au gré des pages. Car si le dessin, les couleurs, le découpage de l’histoire ainsi que la véracité historique du scénario restent très agréables, il manque un soupçon de modernité, surtout avec une telle héroïne, que l’on s’imagine parfaitement flamboyante, haranguant ses guerriers avec sa longue crinière rousse dans le vent, à la manière de l’inoubliable Boadicea de la série Vae Victis, de Simon Rocca et Jean-Yves Mitton. Mais pour cela il nous faudra attendre la suite de ses aventures celtiques.
