L'histoire :
Erzsébet arrive à Prague en compagnie de sa tante. Elles vont rendre visite à l'empereur Rodolphe, dont on dit qu'il est fou. Dans les sous-sols du château, la comtesse Klara Bathory procède de ses propres mains au sacrifice d'une jeune femme, plante la lame d'un couteau dans ses flancs et se délecte du sang sur la lame. Erzsebet s'évanouit et ne se réveille que plus tard, nue dans un lit en compagnie de sa tante, nue elle aussi. Elle se souvient du plaisir d'avoir invoqué le démon à l'occasion de ce premier sacrifice humain auquel elle a assisté, et qui va la marquer à vie. La raison de la visite à Prague est le mariage prévu avec le baron Ferenc Nádasdy, d'une riche famille dont l'alliance avec les Bathory leur permettrait de se renforcer face aux Habsbourg. La jeune femme est déposée devant la demeure de la mère de Ferenc, une femme très croyante qui ne voit en elle qu'une femme soumise destinée à donner naissance à la lignée de son fils. Mais la jeune promise a été conseillée par sa tante. Elle saura comment paraître docile lorsqu'il le faudra, mais exercer une totale domination sur son mari dans la réalité. Après leur mariage, ils s'installent dans un château isolé, avant que le baron parte en guerre contre les turcs. Seule dans son domaine, la comtesse laisse libre cours à sa cruauté.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouveau personnage féminin de la série des Reines de Sang est un des plus cruels et impressionnants. Erzsébet Bathory est une femme avide de pouvoir, assoiffée de sang au sens propre, déterminée au point d'éliminer de ses propres mains ceux qui se dressent sur sa route. Elle ira se battre et couper des têtes, empoisonnera, poignardera, tiendra tête à tous ceux qui voudront l'arrêter. Le scénario de Jean-Pierre Pécau et les dessins de Léo Pilipovic en font un personnage sombre et sensuel à la fois. Les auteurs n'hésitent pas à multiplier les scènes où elle apparait nue, dans toute la force de ce pouvoir de séduction qu'elle utilise sans hésitation. Les ramifications historiques avec la Hongrie du XVIème siècle sont évoquées sans être cruciales pour la lecture de cet album. Pécau a choisi d'approfondir la dimension cruelle du personnage historique, dont la vie défile devant nos yeux en passant d'un épisode violent à l'autre, dans une fuite en avant qui semble logique et coller à son héroïne. Erzsébet est crédible du début à la fin, dans chaque dimension de sa folie et à chaque étape de ses ambitions. Une lecture très efficace, gore et fascinante à la fois, parfaitement rythmée.
