L'histoire :
Beauté callipyge à la plastique irréprochable, Magenta est une femme à poigne, sexy et élégante, qui aime baiser, se faire baiser et surtout, asservir les hommes pour les soumettre à son plaisir. Sa devise est simple : « Pour être Magenta, dit-elle en s’adressant à ses nombreux lecteurs, il faut : plaire aux hommes, tuer les hommes, baiser les hommes. Pas forcément dans cet ordre bien sûr ». Magenta est une détective privée sans pitié. Le machisme et ceux qui lui résistent l’exaspèrent. Pour l’aider dans sa tâche, Magenta a mis le grappin sur Lucrèce, un haut lieu touristique, une Attila des braguettes, une zobatéliste d’exception, une très grande spermatothèque… Les deux femmes vont donc se lancer dans de folles aventures, toujours plus débridées les unes que les autres : elles rencontreront des ados atteints de priapisme, subiront les châtiments d’une dictatrice un peu barrée et baiseront de malheureux loubards, victimes d’une éducation passée dans la misère affective, sans repères parentaux. Prises de compassion pour ces pauvres délinquants d'ailleurs, les deux bombes vont leur tendre la main et réparer le mal que la société leur a fait. Elles leur offrent donc un peu de baise, plaisir qui leur a trop longtemps été refusé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les BD érotiques pullulent en cette année 2011 et le genre commence à retrouver de nombreux adeptes. Tant mieux. Après la sortie de l’excellent Liz et Beth, voici donc Magenta, détective privée pour le moins dépravée. Dépravée signifie ici insatiable, vicieuse, perverse, et libre de trouver son plaisir dans les rapports sexuels, n’importe quand, avec n’importe qui. Aidée en cela d’ailleurs par sa fidèle acolyte, la non moins diabolique Lucrèce. Leur ambition : baiser les hommes et s’amuser avec eux, leur faire peur ou les tourner en ridicule, puis les tuer une fois consommés. Des chutes délicieusement grivoises, des jeux de mots parfois drôles, quoique assez lourds par moments (une historiette s’intitule « Les contes de canterbourrées » ! Si, si, rappelez-vous, le célèbre livre écrit par Chaucer…) et un érotisme de la dérision, font de Magenta un titre attrayant. Toutefois, la succession de saynètes convenues, sans grande imagination, où le scénario n’est qu’un prétexte pour montrer Magenta à poil en train de forniquer, finit par lasser. C’est répétitif et inégal. Passée cette impression, il reste le dessin magnifique de Nik Guerra, sachant parfaitement reproduire fesses galbées et courbes idéales. C'est élégant et précis. Magenta et Lucrèce dégagent d’ailleurs un sex-appeal incroyable. Mais il manque l’essentiel, le sel de l’amour : la séduction. Car quoi qu’on en pense, une scène de cul gratuite excite toujours moins que le chemin pour y arriver… Bref, sympa dans l’ensemble, mais à lire en plusieurs fois sous peine de lassitude.