L'histoire :
Au milieu du XVIIIème siècle, à Pasiano, en Vénétie. Giacomo Casanova, jeune séminariste, a répondu à l’invitation de la comtesse de Monreale. Julia, la jeune fille qu’il souhaitait y retrouver, n’est pas là. De fait, elle vient de se marier, ce qui rend Casanova triste et frustré. Il se jure : « J’ai éprouvé de la fierté à me comporter honnêtement envers Lucia et à respecter sa virginité. Mais je n’éprouve à présent que des regrets… À l’avenir, j’aurai une attitude plus lucide avec les novices ! » Aussitôt dit, aussitôt fait : il entreprend de séduire la jolie filleule de la Comtesse. Quelques jours plus tard, il arrive à ses fins, dans un carrosse au milieu de l’orage. Le curé de la paroisse le faisant nommer abbé, commence alors son ascension dans la hiérarchie de l’Eglise catholique, qui le mènera à Rome auprès d’un cardinal, dans l’antichambre du pape Benoît XIV. En parallèle, Casanova nous conte l’histoire de ses conquêtes amoureuses.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les mémoires de Casanova sont une source d’inspiration inépuisable pour la bande dessinée érotique. Cet aventurier, ancien ecclésiastique, ancien diplomate, possède une plume claire et précise. L’adaptation qui en est faite de Silvio Andrei est intéressante. Elle permet de bien ressentir le hiatus considérable entre le discours de Casanova, policé, fleuri, d’un amoureux timide et ses actes, compilation impressionnante et cynique d’un nombre faramineux de conquêtes féminines. Il semble que l’histoire se renouvelle pour lui avec la fraîcheur et l’innocence de la première fois. Agréable à lire, le ton très descriptif de la narration confine parfois au verbiage et on se demande où veulent en venir les auteurs. Le découpage de la narration, très classique, fait croire à la BD historique, au détriment à la fois des dialogues, de l’érotisme et de l’action. C’était probablement un pari que de faire une BD à la fois érudite, instructive et excitante, mais c’est un pari en grande partie... ratée. Les dessins de Stefano Mazzotti sont quant à eux joliment colorés. Les mouvements sont harmonieux. Les scènes statiques et les paysages sont toutefois très décevants. A aucun moment on a l’impression que l’action se situe dans le décor. On dirait que les plans sont indépendants les uns des autres. Bref, ce Casanova donne le sentiment mitigé d’une œuvre ambitieuse mais mal finie, sentiment toutefois amélioré par une postface permettant de contextualiser et d’éclairer certaines scènes. Le prochain opus pourra être meilleur...