L'histoire :
C’est jour de joute à Tyrena. Le fils du roi, le comte Hersdal de Tyr, est un grand chevalier et il gagne tous les combats. Cependant, le roi Oktav le fait arrêter car il a découvert que son fils complote contre lui et tente de le faire empoisonner. Hersdal reconnaît alors qu’il est las d’attendre que son père se retire du pouvoir pour prendre sa place sur le trône. Il est enfermé avant son jugement. Oktav, dans l’ombre des oubliettes, fait travailler un vieux sorcier. Il lui a préparé un élixir d’immortalité. Même si Oktav sait qu’il est risqué de prendre le breuvage, il n’hésite pas une seconde et boit la mixture magique. Le lendemain, le procès a lieu et Hersdal est condamné à mort. Pourtant, il met en garde son père : des conspirateurs coupent la tête du roi aux yeux de tous. Pourtant, le roi n’est pas mort et il se relève pour affirmer son autorité. Son fils fuit la ville et prépare une armée contre le despote immortel. Que vont faire Bartholomey, Domitia et Lucius au milieu de cette guerre ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Méridia continue son bonhomme de chemin et chaque tome est une nouvelle découverte. Cette fois, l’intrigue s’intéresse au royaume de Tyrena et aux tensions qui opposent le Roi et son fils. L’ordre de Cybèle est relayé au second plan, même s’il a un rôle à jouer dans cette guerre. Thierry Gloris s’applique cette fois à imiter la réalité historique du Moyen-Age : joute des chevaliers, complots, empoisonnements, luttes violentes pour le pouvoir… Les dialogues sonnent comme des réminiscences du passé, notamment avec les jurons. On est très vite immergé dans ce contexte moyenâgeux. Cependant, là encore, Gloris casse les codes et s’amuse à surprendre le lecteur. Beaucoup de genres se mêlent pour constituer un récit hybride des plus originaux, à mi-chemin entre l’heroïc-fantasy, l’historique et la mythologie. Ainsi le roi devient un zombie terrifiant, tandis qu’un Elfe complote du fond de sa cellule. Les Dieux sont à la fois ceux de la culture nordique et mythologique, pour constituer au final un fourre-tout réjouissant et amusant. En se focalisant sur d’autres personnages, le tome 3 apporte une nouvelle dynamique au récit et l’ensemble est fort prenant. Actions, manipulations, rebondissements, tel est le lot de cet album qui oscille en fonction des turpitudes du Roi tyran Oktav III. A cet égard, la décrépitude progressive du Roi est saisissante, superbe métaphore du pouvoir qui corrompt tout. On pourra toutefois regretter que les personnages principaux, et notamment Lucius, aient aussi peu de charisme et d’épaisseur dans cet opus. La lecture est toutefois si agréable qu’elle en est même trop courte, tant le rythme est effréné. Avec beaucoup de maîtrise, Gloris jongle entre les différents protagonistes pour renforcer cette impression de guerre totale. Le dessin en couleurs directes de Joël Mouclier est toujours aussi puissant de réalisme : les armures brillent au soleil tandis que le visage du Roi pourrit à l’ombre du château ! Une mouture très efficace pour une série à part dans l’heroïc-fantasy.