L'histoire :
Dans les avenues caractéristiques de San Francisco, une course-poursuite s’engage. Au guidon d’une moto rutilante, Nevada Marquez s’efforce de rattraper une sportive avec deux hommes à l’intérieur. Dévalant la rue à pleine vitesse et zigzaguant dans le trafic, Nevada réussit à sortir son arme et à viser le pneu du véhicule. Ce dernier devenu incontrôlable évite de justesse un tram et finit sa course sur le toit. Immobilisant sa moto à proximité de l’accident, Nevada se dirige vers un magasin et prend une pelle. Il retournant vers le véhicule, alors que l’un des deux hommes, encore sonné, sort de la voiture et brandit tant bien que mal une arme à feu. Dans un mouvement rapide, Nevada lui frappe la main et commence un interrogatoire musclé. Il travaille l’homme au sol afin de savoir où est Carlsen. L’homme abdique et lui révèle que le fameux gus ne se prénomme pas Carlsen, mais Jackson, et qu’il se trouve du coté de Denver. Entendant les sirènes hurlantes, Nevada se contente de ce maigre aveu et part. Quelques heures plus tard, dans la baie de San Francisco, Louise lui donne une nouvelle mission : livrer un colis de drogue à un acteur en manque. Nevada ne se doute pas que derrière cette mission anodine, la mafia de Chinatown l’a dans le collimateur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La formule de Nevada est plutôt intéressante : un tome, une histoire complète, avec le passé de Nevada pour fil conducteur. Car même si l’histoire principale tarde à se mettre en place, les scénaristes nous offrent une aventure pleine de rebondissements à chaque tome. Cependant, la frustration vient de l’histoire principale, car les informations sont distillées par les auteurs au compte-goutte. Qui est Nevada ? Quelle relation entretien-t-il avec Louise ? Quel est son objectif ? Et la liste est non-exhaustive. Les scénaristes ont ouvert bon nombre de portes depuis le premier tome qui laisse entrevoir un entremêlement d’histoires secondaires autour de l’histoire principale, quitte à perdre un peu en lisibilité – et peut-être en intérêt. Mis à part le retard à l’allumage du scénario, le personnage est très intéressant. Héros par excellence, il se lance à corps perdu dans des missions pour l’heure anodine, tout en gardant en arrière-plan un objectif dont nous ne savons pas grand-chose pour le moment. Du coté du dessin, Colin Wilson livre un second tome sur les mêmes bases que le premier opus, avec un très beau trait. La course-poursuite dans San Francisco est magistrale, l’auteur est aussi à l’aise dans les décors urbains que les paysages désertiques. Ainsi, ce second tome, dans la continuité du premier, nous offre une histoire complète explosive. Le bémol vient pour le coup, de la frustration d’avoir très peu d’information quant à la trame narrative de fond.