L'histoire :
Les corps monstrueux d’enfants à deux têtes sont retrouvés dans la ville de Saragosse, en Espagne. De gigantesques visages de femmes apparaissent de façon inexplicable dans le ciel. Une rumeur court, attribuant ces phénomènes inquiétants à un rite païen, pratiqué par des milliers de femmes de la région. Nicolas Eymerich, en qualité d’inquisiteur général du royaume d’Aragon, mène lui-même l’enquête. Ses informations le mènent à Piedra, au monastère des cisterciens, près du Lac Miroir où doit avoir lieu la prochaine cérémonie des femmes impies. En 2194, près de 1000 ans après ces événements, une partie de l’équipage du Malpertuis participe à une bien étrange expédition au cours d’un voyage psytronique, une technologie permettant de se balader dans le temps. Sur une planète aride et hostile, l’abbé Sweetlady, responsable du voyage, est à la recherche de ceux qui furent nos anciens dieux. Des dieux presque morts, telle Diane chasseresse, seraient maintenus en vie par la seule foi de leurs adeptes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin de cette série futuro-historique et de l’enquête d’un inquisiteur incroyablement machiavélique. Nicolas Eymerich est décidément un rusé coquin et joue de bien ingénieux tours à ses ennemis pour les confondre ! Mais le bougre sait également utiliser une violence franchement primitive pour parvenir à ses fins, ce qui nous vaut une belle scène de massacre, sanglante comme on les aime... Le personnage fait tout l’intérêt de ce second tome, car l’enquête qu’il mène et ses conclusions sont bien loin de nous satisfaire. Les liens que Jorge Zentner crée, à partir du roman de Valerio Evangelisti, entre l’époque spatiale du Malpertuis et ces temps troubles de l’inquisition, ne sont pas vraiment convaincants. Malgré ses efforts, les deux récits ont du mal à trouver un écho l’un dans l’autre. De même, le thème du dieu ancien vivant grâce à la foi et la force de conviction de ses adeptes parait bien farfelu. Dommage que le résultat n’ait pas d‘arguments plus crédibles car l’ambiance de la BD est oppressante à souhait, grâce notamment au dessin torturé de David Sala. Très difficile à digérer, il installe sans peine une atmosphère lourde à respirer, avec un travail sur la couleur qui dépasse souvent les limites du supportable.