L'histoire :
Nous sommes quelque part en 1986, devant la ferme d’un petit village prénommé Moloy en Côte-D’or. Boulet – de son vrai nom Gilles Roussel – est alors un garnement en culotte courte aimant se balader en short et sandalettes sur son petit vélo. Le petit Boulet aime aussi le chocolat. Et lorsque vient le soir et qu’il n’a pas encore mangé, affamé par tant de pédalage, l’enfant s’empare d’une tablette de chocolat pour la croquer délicieusement ! Oui mais voilà, comme il est bien éduqué, il demande d’abord à sa maman. Et sa maman, en bonne maman, comme (donc) vient l’heure de dîner, elle dit (naturellement) non ! Sinon, il n’aura plus faim (…). Dilemme. Croquer ou pas croquer dans la tablette déjà ouverte ? Telle est la question. Le petit Boulet imagine sa future vie d’enfant sage. L’excellence scolaire, la réussite professionnelle, peut-être même la lune – euh non, Mars – en l’an 2000 ! Et à plus de 90 bougies se rappeler qu’« heureusement », ce jour-là, il n’a pas croqué dans la tablette de chocolat. Sauf que le doute est là. Envie quand tu nous tiens. Et si un ange lui proposait, au crépuscule de sa vie, de changer un seul événement de sa vie, quel regret aurait-il ? Celui de ne pas avoir croqué dans cette délicieuse tablette de chocolat ? Et pouf ! D’un coup de baguette magique, revoilà le petit Gilles Roussel en 1986, la tablette en main et advienne que pourra !...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous pestez régulièrement contre votre matériel informatique qui fait des siennes ? Vous vous rêvez super héros, cosmonaute de l’infini de l’univers, vengeur des faibles et opprimés mais de votre pomme avant tout ? – Y'a des limites à l’altruisme quand même – Vous partagez donc d’ores et déjà des maux quotidiens proches de ceux rencontrés par Gilles Roussel, alias Boulet (de son nom d’artiste). Troisième recueil des brèves illustrées publiées sur le blog Bouletcorp.com en 2006 et 2007, La viande, c’est la force offre à son lecteur une oasis de défoulement totalement gratuit. Un exutoire. Un punching-ball ou une ardoise perpétuellement vierge. Sur la toile, tout est possible. Alors Boulet s’en donne à cœur joie ! Selon l’envie et le temps du jour imparti, l’auteur livre ses humeurs toujours sur un ton humoristique, volontairement décalé. Si certaines des réflexions sous-jacentes sont frappées du bon sens, on n’est pas là pour se prendre la tête ! Le mot d’ordre : la spontanéité. Point de censure, nulle contrainte de forme (pagination, graphisme, etc.), l’homme est libre de son propos. Le résultat est donc bigarré. D’objet personnel, il touche cependant tout un chacun confronté aux mêmes dilemmes. Beaucoup d’idées, de l’envie et de l’énergie. L’exercice du billet d’actualité est payant sur le vif ; peut-être moins en terme de recueil (souffrant d’un manque de cohérence – même si l’amorce est reprise en fin – et d’« écrémage »). Une lecture récréative, délirante, à consommer à doses variables. A destination d’un public large, des connaisseurs du web à ceux qui ont permis l’édition d’un déjà troisième numéro. Prenez Notes !